Aumônerie militaire: Les animateurs veulent un statut et des avantages matériels et financiers

Aumônerie militaire: Les animateurs veulent un statut et des avantages matériels et financiers

La caserne de gendarmerie d’Agban a abrité le 11 janvier, la cérémonie de lancement des activités de l’Aumônerie militaire des Forces Armées de Côte d’Ivoire. Cette manifestation qui, le temps d’une matinée, a rassemblé les tout premiers responsables des quatre grands cultes : catholique, musulman, protestant et évangélique puis des églises révélées d’Afrique, autour des 44 aumôniers accrédités auprès des forces armées par l’État de Côte d’Ivoire depuis la crise militaro-politique de 20002, voulait principalement montrer l’importance du service de l’Aumônerie militaire dans les armées.

De façon spécifique, il s’agissait pour le Père Akman Yaw Donatien, aumônier militaire national catholique, l’imam Dolé Mohamed, aumônier en chef musulman et le pasteur Fidèle Assiké, aumônier en chef des églises révélées d’Afrique, puis pour leurs condisciples français, de présenter au ministre d’État, ministre de la Défense ou à son représentant, la force génératrice de cohésion et d’équilibre au sein des forces armées ivoirienne que constitue le service de l’aumônerie militaire.

Il s’agissait aussi d’expliquer le rôle des aumôniers militaires, d’informer les autorités militaires, politiques et administratives de l’existence d’une force spirituelle pour un accompagnement du soldat, puis de trouver les moyens de vulgarisation dudit corps.

Les organisateurs de cette activité de lancement ont eu le nez creux parce que l’Aumônerie nationale militaire, désireuse de s’accrocher avec fierté et espoir aux wagons du train de la dynamique de développement que le Président de la République a baptisé « l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 », ont décidé d’articuler leurs réflexions autour d’un thème d’actualité : « Quelle contribution des Aumôniers militaires pour une armée forte et émergente à l’Horizon 2020 ».

Pour répondre à cette problématique, les aumôniers ont inscrit leurs actions dans une perspective d’efficacité, dont l’accomplissement est subordonné à la satisfaction de certaines conditions, qui se résume à une préoccupation essentielle, voire existentielle.

La recommandation fondamentale que porte le rapport général de leurs travaux est relative à la signature de l’arrêté portant organisation et fonctionnement de l’Aumônerie militaire des Forces Armées de Côte d’Ivoire, pour que ce service exerce en toute efficacité ses missions.

A tout le moins, les aumôniers souhaitent, dans l’attente de la prise dudit arrêté ministériel, une prise en charge totale, comprenant un salaire mensuel, un logement, une assurance maladie et une carte professionnelle pour une grande performance dans leurs différentes actions.

Ce ne sera que justice et un acte d’équité de l’État de Côte d’Ivoire vis-à-vis de cette catégorie de ces vaillants fils. D’autant que le Président Houphouët-Boigny qui, en créant les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, en plus du devoir de la surveillance et de la défense de l’intégrité du territoire national, en avait aussi fait une armée de développement et donc au service de la paix. Mais d’une paix véritable et durable en Dieu.

Aussi par décret n° 67-11 du 11 janvier 1967, avait-il créé le service de l’aumônerie auprès des forces armées nationales. Ledit décret sera modifié dans la loi n° 68-440 du 17 septembre 1968, portant règlement de discipline générale dans les forces armées nationales ».

Avec cette modification, les missions du service de l’aumônerie épousent un bien meilleur contour et prendront du volume avec la crise militaro-politique de septembre 2002. Au cours de laquelle, les aumôniers auprès des armées ont énormément travaillé à l’apaisement entre l’armée et la rébellion. Mais on n’oubliera pas non plus leur rôle dans la recherche des solutions à la crise post-électorale. Voilà pourquoi, en demandant un statut et une reconnaissance institutionnelle fondés sur des avantages matériels, financiers et sociaux, ils ont trouvé une oreille attentive auprès des guides religieux.

L’imam Cissé Djiguiba, Recteur de la grande mosquée du Plateau, et le pasteur Ediémou Blin Jacob, du Forum des Confessions religieuses, soutenus par la grande hiérarchie militaire et avec la caution morale de Mgr Boniface Ziri, évêque du diocèse d’Abengourou et du Bishop Benjamin Boni, président de l’église méthodiste unie, représentés qualitativement, ont remis à Jean-Jacques Konadjé, chef du cabinet militaire civil du ministre d’État, ministre de la Défense, le mémorandum des aumôniers. Pour qu’il soit étudié avec une bienveillante attention. C’est le vœu secret que l’imam Dolé et le pasteur Fidèle Assiké forme pour tout le corps des aumôniers.

Franck A. Zagbayou