Assistance sociale: Un projet "maternité en prison" pour enfants des mères détenues
Assistance sociale: Un projet "maternité en prison" pour enfants des mères détenues
Ouattara Korotoum, responsable du service socio-éducatif en milieu carcéral, a annoncé, mercredi, le lancement du projet « maternité en prison ». Cette initiative qui vise, selon elle, à la prise en charge psychologique, sociale et sanitaire, a été présentée lors de la célébration de l’arbre de Noël à l’Epp Sicogi, à Abidjan-Yopougon.
Selon l’assistante sociale, vu l’urgence, c’est-à-dire la réception de plus en plus d’enfants de mères détenues à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), il fallait penser à assurer leur bien-être. Car, ces enfants, à l’en croire, ne sont pas des prisonniers, mais puisqu’ils vivent avec leurs mères en prison, ils deviennent des prisonniers de fait.
« Effectivement des enfants vivent en prison avec leurs mères. Mais il faut signaler que cette année, nous avons enregistré le plus grand nombre d’enfants, dont l’âge varie entre 1 jour et 2 ans », indique-t-elle.
Aussi précise-t-elle que ces enfants n’ont pas de titre de détention, donc ne bénéficient pas de la prise en charge médicale, psychologique et sociale. Raison pour laquelle elle et l’administration pénitentiaire ont souhaité mettre en place ce projet.
Mais dans cette action, la responsable du service socio-éducatif en milieu carcéral dit être appuyée par d’autres Organisations non gouvernementales telle que la « Fondation Mireille Hanty », qui s’occupe également de la prise en charge de ces enfants.
Pour cet arbre de Noël, Ouattara Korotoum soutient: « aujourd’hui, l’objectif est de mettre en évidence la prise en charge sociale. Faire sortir les enfants pour les faire vivredans le milieu qui est le leur. Parce que la prison n’est pas leur milieu. Malheureusement, c’est leur lieu familial puisque leurs mères y séjournent ». Elle ajoute que ces tout-petits vivent le quotidien dans le milieu carcéral (bagarre, stress, bruits, etc.) et commencent à s’accommoder au langage des détenus.
Quant au rôle de l’État, elle signale qu’il y a une sage à la Maca qui s’occupe des mères en grossesse. « Il ne faudrait pas dire que l’État a démissionné », clame-t-elle. Avant de souligner qu’iI existait même une crèche pour accueillir les enfants des mères détenues. Malheureusement, ces infrastructures sont aujourd’hui quasi inexistantes du fait de la crise.
Kamagaté Issouf
issouf.kamagate@fratmat.info