Apprentissage: L’Unesco et les experts prônent l’approche inclusive

Apprentissage: L’Unesco et les experts prônent l’approche inclusive

Apprentissage: L’Unesco et les experts prônent l’approche inclusive

« Adopter des approches inclusives de l’apprentissage: Répondre à la diversité des attentes et des besoins des apprenants ». C’est le thème qui était au centre des discussions d’une vingtaine d’experts internationaux qui ont  répondu à l’invitation de l’Unesco. La Côte d’Ivoire y était représentée par Mme Lidy Brou, présidente des Femmes chefs d’établissements secondaires de Côte d’Ivoire et de l’Ong « 1 école, 1 bibliothèque ».

En effet, les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) prônent l’éducation pour tous.  A l’approche de l’échéance 2015 de ces Omd concernant ‘’l’éducation pour tous’’, l’Unesco et les acteurs du monde éducatif sont conscients qu’il sera difficile de les atteindre.  C’est pourquoi, ils proposent l’éducation inclusive qui veut que tous les apprenants (handicapé, albinos, fille et garçon, jeunes, adultes, etc.) soient pris en charge dans un même environnement d’apprentissage, sans tenir compte de leur spécificité.

« Selon l’Unesco, pour atteindre l’éducation pour tous, il faut que tous les apprenants soient pris en compte de façon globale. Ce qui éviterait l’exclusion de certains apprenants. Cette réunion de Paris nous a donc permis d’apprécier les contours de l’éducation inclusive en vue de l’appliquer dans nos pays respectifs », souligne Mme Lidy Brou.

Certes des efforts sont faits dans les différents pays dont la Côte d’Ivoire pour augmenter le nombre d’apprenants, « mais nous nous sommes rendu compte qu’il y a beaucoup d’enfants qui sont marginalisés. Pour arriver à l’éducation pour tous, il faut que nous appliquions l’éducation inclusive. Ce qui va nous permettre de réunir les apprenants dans un même cadre d’apprentissage, sans faire de différence sur le genre et leurs conditions physique, intellectuelle, sociale, ainsi que leurs caractéristiques économiques, linguistiques ou autres», ajoute-t-elle.


La promotion des bibliothèques, la formation des encadreurs, les clés de réussite de l’éducation inclusive

La Côte d’Ivoire engagée sur la voie de l’éducation pour tous peut réussir cet autre pari proposé par l’Unesco, à en croire la présidente de « 1 école, 1 bibliothèque ». Il faut pour cela une volonté politique affichée et une synergie d’action de toute la communauté éducative, avec l’implication des ministères, des parents d’élèves, l’administration éducative et des élèves eux-mêmes.

Il est également nécessaire de repenser le contenu de la formation des formateurs dispensée à l’Ens et dans les Cafop en y intégrant les aspects de l’éducation inclusive. « Nous pouvons donc avoir à l’Ens et aux Cafop, les enseignants formés aux brailles, au langage des sourds, à la prise en compte des enfants marginalisés, indigents pour que sur le terrain on ait cette synergie d’action afin que tous les enfants soient pris en charge dans une école normale », propose l’experte qui projette, sur la base des recommandations de la réunion de Paris et avec le soutien de sa tutelle (le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique), s’investir dans une campagne de sensibilisation et d’information sur la question à tous les niveaux du système éducatif.

Il est aussi évident que la promotion des bibliothèques scolaires est l’une des clés de la mise en œuvre de l’éducation inclusive.

A ce niveau, la Côte d’Ivoire a pris une longueur d’avance avec des initiatives soutenues par les ministères de la Culture et de la Francophonie, de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et de la Solidarité, la Famille, la Femme et l’Enfant. L’on peut citer entre autres, des programmes de promotion des bibliothèques telles que « la bibliothèque ambulante », initiée par la Première Dame Dominique Ouattara, « 1 école 1 bibliothèque » de l’association des Femmes chefs d’établissements scolaires de Côte d’Ivoire.

« Nous avons deux espaces dans nos bibliothèques. L’un consacré aux manuels scolaires et l’autre dédié aux ouvrages de culture générale. L’espace des manuels scolaires permet aux enfants qui n’ont pas pu s’en procurer sur le marché du fait de la situation financière difficile de leurs parents, de les consulter et de s’en servir en classe au même titre que les autres élèves. Nous sommes donc de plein pieds dans la pratique de l’éducation inclusive», précise Mme Lidy Brou.

C’est à juste titre qu’elle est sollicitée pour prendre une part active dans l’organisation de la prochaine réunion de la Conférence des ministres de l’Education nationale (Confemen), prévue les 8 et 9 juillet, à Abidjan.


GERMAINE BONI