Tiébissou : Des éléments des Frci traumatisent la population par des coups de feu

Les éléments des Frci basés en poste avancé depuis 3 mois, au Centre culturel de Tiébissou, ont tiré, mercredi, à partir de 19h.
Les éléments des Frci basés en poste avancé depuis 3 mois, au Centre culturel de Tiébissou, ont tiré, mercredi, à partir de 19h.
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Tiébissou : Des éléments des Frci traumatisent la population par des coups de feu

Les éléments des Frci basés en poste avancé depuis 3 mois, au Centre culturel de Tiébissou, ont tiré, mercredi, à partir de 19h, jusqu’à très tard dans la nuit. Et ce, à la suite d’une bagarre qui a éclaté dans les environs de la gare Utb, entre le lieutenant Bakayoko Bakary qui commande le détachement et M. Kouamé Kouadio Séraphin, président de la Jpdci de Tiébissou. Paniquées, les populations ont immédiatement déserté les rues pour se barricader chez elles jusqu’à hier matin.
Que s’est-il réellement passé pour que ces soldats fassent recours à leurs armes pour traumatiser une fois encore les habitants qui ont déjà trop souffert des crises à répétition?
Selon les informations recueillies, tout est parti d’une affaire de moto mal stationnée.
C’est aux environs de 19h que le président de la Jpdci, qui était sur sa moto sur la rue située en face de la gare Utb, est hélé par des amis arrêtés en bordure de la voie. Il gare alors précipitamment et les rejoint. A ce moment précis, arrive le lieutenant Bakayoko Bakary et quelques-uns de ses éléments, à bord d’un véhicule de commandement. Il stationne au niveau de la moto et intime l’ordre au propriétaire de l’enlever pour qu’il passe, sans doute parce que mal garée.

Affrontement inévitable
Le président de la Jpdci monte sur son engin pour le dégager. Mais il s’aperçoit qu’il a garé sa moto « en vitesse ». Il actionne donc l’engin pour le mettre « en point mort ». Le temps mis semble trop long pour le lieutenant qui l’assimile à un refus d’obtempérer. Sur ce, il intime l’ordre à l’un de ses éléments d’administrer une gifle exemplaire à l’indiscipliné. Celui-ci s’exécute aussitôt. L’atmosphère se dégrade rapidement d’autant que le président de la Jpdci va, à son tour, rendre cette baffe, non pas au soldat, mais au lieutenant qui a donné l’ordre. Puis, il fonce en direction du soldat pour lui rendre également son coup. L’affrontement est inévitable. Les amis du président de la Jpdci se mêlent à la bagarre. Au cours de l’échauffourée, Kouadio Séraphin arrive à prendre la clé contact du véhicule de commandement des militaires et file droit à la gendarmerie pour porter l’affaire à la connaissance des gendarmes. Entretemps, M. Irié Mesmin, ex-chef de cabinet du conseil général de Tiébissou et conseiller municipal, de passage, tente d’intervenir pour calmer les esprits. Il est, à son tour, rudoyé par les soldats. Comme une traînée de poudre, l’information parvient aux jeunes et à la population. Tout le monde accourt sur les lieux de l’affrontement. Paniqués, les soldats sortent tout leur arsenal et tirent dans tous les sens à travers la ville et jusqu’à très tard dans la nuit. Sans doute pour éviter un lynchage de la population déchaînée. Fort heureusement, aucune perte en vie humaine, ni aucun blessé n’ont été enregistrés.
Pour calmer les esprits et ramener la paix, le préfet Ouattara Pascal Kifori  a rencontré, hier, les forces de l’ordre, puis les jeunes. Jusqu’à hier soir, la tension était tombée. Cependant, les populations qui ont égrené un chapelet d’exactions de ce détachement des Frci venu de Bouaké demande leur départ. Question d’éviter d’autres accrochages aux conséquences dramatiques, car ces soldats venus les protéger auraient tiré, la semaine dernière, sur un jeune taxi-moto à N’Gattadolikro.

N’Dri  Célestin