Les faits se sont produits lundi dernier, a-t-on appris, alors que l’enseignant venait de finir son cours dans la classe de seconde C5. Appelé affectueusement ‘’doyen Nemlin’’ ou ‘’Papa’’, le professeur Nemlin Kessé, selon plusieurs témoins, avait demandé au chef de classe,  Témonho J-P Daniel, de lui refaire la liste des élèves perturbateurs de son cours à l’arrivée d’un élève retardataire, qui avait tenu des propos irrévérencieux à son égard.

En effet, explique-t-on, cet élève retardataire est entré en classe, les mains dans les poches, sans frapper à la porte ni saluer son professeur qui donnait cours. Interpellé par l’enseignant, l’élève aurait rétorqué « c’est à moi qu’il parle? Mais il est devenu impoli ce vieux », suscitant hilarité et vacarme de la part d’autres élèves de la classe.

Choqué par l’attitude de son élève et le vacarme qui s’en est suivi, l’enseignant demande au chef de classe, Témonho J-P Daniel, de faire la liste des bavards.

A la fin du cours, le chef de classe ne présente qu’une liste de prénoms sur un bout de papier, ne permettant pas d’identifier les fautifs. L’élève rechignant à reprendre la liste avec les noms des fautifs, le professeur lui confisque ses lunettes, menaçant de les déposer à l’administration.

Témonho obtempère finalement, et alors qu’il se rendait à sa place, pour faire le travail demandé, une fille de la classe lui rappelle que ses lunettes sont encore aux mains du professeur Nemlin.

Saisi d’une colère soudaine, le chef de classe se retourne et saisit le doyen d’âge des enseignants par les cols, le secoue, avant de le projeter au sol.

Il s’assoit sur le vieux professeur, le malmène en restant sourd aux cris et pleurs de ses camarades, sidérés cette violence et le surréalisme de la scène.

Pendant que certains élèves couraient chercher l’éducateur, quelques élèves sont finalement parvenus à faire lâcher prise à leur chef de classe, et permettre au professeur sexagénaire de se dégager.

Sonné, la chemise déchirée et poussiéreuse, l’enseignant sort de la salle sous le regard ahuri de nombreux élèves qui ont du mal à réaliser la scène qu’ils viennent de vivre.

L’administration du lycée, saisie de l’affaire, n’a pas encore statué.

(AIP)