Obstacles à la Politique de scolarisation obligatoire (Pso) :La mauvaise gouvernance, le manque de cantines et d’internats pointés du doigt

Image d'archive des élèves de la cantine scolaire d'Ebimpé.
Image d'archive des élèves de la cantine scolaire d'Ebimpé.
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Obstacles à la Politique de scolarisation obligatoire (Pso) :La mauvaise gouvernance, le manque de cantines et d’internats pointés du doigt

Obstacles à la Politique de scolaris       ation obligatoire  (Pso) :La mauvaise gouvernance, le manque de cantines et d’internats pointés du doigt

L’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de rendre l’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans, en adoptant un cadre réglementaire et juridique. Deux ans après son institution, les données fournies par Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, lors de la présentation de l’annuaire statistique de 2016 à 2017, indiquaient clairement que 30% des enfants de 6 à 11 ans étaient en dehors du système scolaire ivoirien.

Saisissant la balle au bond, le Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous (Rip-Ept), qui est un regroupement d’organisations de la société civile active en éducation, s’est proposé de rechercher, durant l’année scolaire 2017-2018, les obstacles à la mise en œuvre de la Politique de scolarisation obligatoire  (Pso) dans huit comités régionaux, à travers une enquête auprès des acteurs et partenaires locaux du système éducatif. Juvénal Kassi, vice-président du Rip-Ept et Oumar Ouattara, mobilisateur au sein dudit Réseau, ont affirmé que l’enquête sur les obstacles à la Pso a révélé, entre autres, la méconnaissance du décret de la Pso par les sachants, l’insuffisance des écoles de proximité malgré les efforts du gouvernement qui en a construit un certain nombre, l’insuffisance du personnel enseignant, les effectifs pléthoriques par manque, justement, de salles de classe suffisantes dans les écoles, le fait que les kits scolaires gratuits ne soient pas toujours distribués aux élèves qui en ont le plus besoin, le manque de cantines dans les écoles primaires et d’internats dans les établissements secondaires, le non-respect du choix des établissements scolaires fait par les élèves ou encore la différence du coût de la scolarité entre les élèves affectés au public et ceux affectés au privé.

Au cours de la vidéoconférence suivie de débat animée, samedi dernier, par Pongathié Abraham Sanogo, directeur régional de l’Education nationale,  les inspecteurs, enseignants, présidents de Coges et parents d’élèves présents ont particulièrement insisté sur l’installation des cantines dans les établissements scolaires, en particulier dans le milieu rural ainsi que la réouverture des internats. Certains n’ont pas manqué de pointer du doigt la mauvaise gouvernance qui est, pour eux, le principal obstacle à la mise en œuvre de la Pso. Avant de plaider pour que l’Etat joue son rôle régalien en se réappropriant la gestion des établissements scolaires, au lieu de la confier aux Coges dont la gestion est souvent décriée.

Le chargé de mobilisation du Rip-Ept a saisi cette opportunité pour donner les statistiques sur le taux d’alphabétisation dans la sous-région. Sur ce plan, c’est le Ghana qui est le champion avec un taux d’alphabétisation impressionnant qui a atteint les 77%. La Côte d’Ivoire, par contre, avec 49% occupe la 9e place sur 14 pays, derrière le Liberia ou encore la Sierra Leone.

CHARLES KAZONY

CORRESPONDANT REGIONAL