Korhogo: Les motos-taxis prennent le dessus sur les taxis-villes

Les motos-taxis ont pris le dessus sur les taxis-villes
Les motos-taxis ont pris le dessus sur les taxis-villes
Les motos-taxis ont pris le dessus sur les taxis-villes

Korhogo: Les motos-taxis prennent le dessus sur les taxis-villes

Korhogo: Les motos-taxis prennent le dessus sur les taxis-villes

A Korhogo, la capitale de la région du Poro, dans le nord de la Côte d’Ivoire, les taxis-villes sont en voie de disparition. En effet, les motos-taxis et triporteurs leur mènent une rude concurrence. Ce qui menace sérieusement leur existence. Un phénomène que Fratmat.info a constaté sur place, à l’occasion d’un séjour dans la ville en début de semaine dernière.

Lundi, il est 11 heures, au grand marché de la ville. Arrêtés en face d’une station de vente de produits pétroliers, nous observons la scène. Pendant 10 minutes, nous assistons aux mouvements de motos. Des motos remorquant qui, une personne, qui deux personnes. Des triporteurs qui font des va-et-vient avec des bagages sur lesquels sont assis quatre à cinq personnes. Ce sont les motos-taxis.

Les taxis-villes sont quasi invisibles. Après plus d’une quinzaine de minutes d’attente, un taxi hélé, s’immobilise à notre niveau. Nous embarquons pour notre hôtel. Le chauffeur ne se fait pas prier pour conter leur mésaventure. « Depuis l’avènement des motos-taxis, c’est fini pour nous les voitures. Nous n’arrivons plus à faire de recettes. Obtenir 5.000 francs Cfa par jour relève de la chance et d’un parcours de combattant. Nous sommes obligés de stationner à la gare pour attendre les voyageurs qui arrivent ou garer au marché pour prendre les commerçants qui ont assez de bagages. C’est mieux ainsi, plutôt que de circuler à travers la ville pour gaspiller notre carburant. En tout cas, c’est difficile pour nous les taxis-villes », se plaint-il.

Les motos-taxis sont visibles à tous les carrefours de Korhogo. La course se négocie entre 200 et 300 francs Cfa selon la distance. Parmi les motocyclistes, l’on compte de nombreux démobilisés. C’est le cas de Victor qui s’est mis à notre service en nous transportant durant notre séjour. « Le phénomène des motos-taxis est apparu à la faveur de la crise du 19 septembre 2002. Aujourd’hui, ce sont eux qui ont envahi la ville. Ce phénomène a pris de l’ampleur depuis la fin des hostilités. De nombreux ex-combattants et démobilisés ont embrassé cette activité dont moi. On essaie de se débrouiller avec en attendant d’avoir mieux », confie-t-il.

Qu’en est-il des recettes ? Notre interlocuteur répond qu’il oscille entre 1.000 et 2000 francs Cfa par jour. « Compte tenu de la multitude de motos-taxis, les recettes sont maigres. Mais elles nous permettent de subvenir aux petits besoins de nos familles », explique Victor.


KOFFI  KOUAME
Agence de Yamoussoukro