Bonoua: La génération N’nowé au pouvoir à Bronoukro

Les N’nowé ont en main la gestion des affaires au plan traditionnel dans le quartier Bronoukro de Bonoua depuis le samedi 23 mars. Ils ont été officiellement investis ce jour là en présence de nombreuses personnalités politiques, administratives et coutumières. La cérémonie a permis aux nombreux visiteurs et invités de découvrir et d’apprécier un pan essentiel de la culture Abouré. Cela, à travers la danse Fokuè, le rassemblement la veille, au lieu sacré, la préparation des chefs guerriers et la procession dans la rue principale de ce quartier.

Une parade qui loin d’être une simple balade est l’occasion de mesurer ou d’éprouver l’aptitude des nouveaux investis à l’exercice du pouvoir. Les chefs des N’nowé ont prêté serment devant leurs devanciers et promis de gérer avec sagesse le pouvoir et défendre dignement le quartier. Foulards noués sur les têtes, pagnes ceints autour des hanches, les visages et les corps badigeonnés de kaolin ou de charbon, les membres des différentes classes d’âge ont défilé.

Le tout rythmé par le son des tam-tams, grelots, cors et castagnettes. Le parrain Hien Sié, directeur du port autonome d'Abidjan, par ailleurs maire d’Adiaké, a prodigué d’utiles conseils à ses filleuls. Il leur a demandé de prendre exemple sur leurs aînés. Parce qu'une telle cérémonie consacre leur capacité à gérer. « Travaillez à maintenir la paix et à assurer un avenir radieux à nos enfants », a-t-il conclu. Le pouvoir traditionnel en pays Abouré repose sur trois générations. Ce sont les M’ploussoué, les Noudjou et les N’nowé.

A l’intérieur de ces générations existent les quatre classes d’âge que sont les Attiblé, les Djamian, les Baoulé et les Tchagba. Les sorties de générations se font tous les 21 ans. Toutefois, chaque 7 ans, un renouvellement se fait dans les trois quartiers originels de la ville que sont : Koumassi, Begeneri et Bronoukro. Le Chef de l’Etat a apporté un soutien financier de 500.000F aux N’nowé à travers son émissaire, Sidi Touré. Un geste fort apprécié par la génération et les populations.

ARSENE KANGA
CORRESPONDANT REGIONAL