Adzopé :Que de freins à la production du riz par les jeunes !
Selon les informations recueillies auprès de la Coderiz d’Adzopé , structure qui gère les riziculteurs de la région de la Mé, sur 600 de ses membres, on ne dénombre que 20 jeunes, soit 1%. Ce qui explique leur peu d’engouement pour la culture du riz, dira Aké Kimou Théodore, premier vice-président de ladite structure, chargé du service technique, est le fait que ceux-ci y recontrent d’énormes difficultés.
Notamment le travail avec des outils rudimentaires tels que la daba, la machette, le manque de terrain et des moyens financiers pour acquérir les intrants (engrais, produits phytosanitaires et semences). Le chef de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), M. Lath Sour que nous avons rencontré, a énuméré les mêmes obstacles, avant d’ajouter que les jeunes n’ont pas encore compris que la culture du riz peut leur procurer des revenus substantiels, leur permettant de vivre en toute quiétude. « Nous avons espoir que les jeunes comprendront avec les explications et les sensibilisations que nous menons auprès d’eux », a-t-il indiqué.
Ces derniers que nous avons rencontrés confirment ces propos. Le témoignage de l’ex-président des jeunes de la commune d’Adzopé est éloquent. « Il y a trois ans, nous étions 5 jeunes à avoir réalisé, avec toutes les difficultés, plus de 2 ha de riz. Mais ne pouvant chasser les oiseaux du champ de 5h à 18h chaque jour, nous avons tout perdu. En définitive, nous nous sommes orientés vers la culture de l’hévéa qui, non seulement est moins difficile à réaliser, mais nous permet d’avoir des revenus mensuels par rapport au riz », a-t-il indiqué.
Parmi les 20 jeunes, à savoir 10 à Bouapé, 3 à Ananguié et 7 à Biasso qui s’adonnent à la culture du riz , en dépit des difficultés, Toh Karim, qui s’y est mis depuis quatre ans, a réalisé, au cours des trois dernières années, plus de 50 tonnes de riz livrées à la Coderiz d’Adzopé et engrangé plus de 17.000.000 de Fcfa.
Pour cette année, avec l’aide de 6 jeunes à qui il paye mensuellement 30.000 Fcfa, il a planté plus de 5 hectares de riz pluvial Néréka. Son secret, a-t-il indiqué, c’est le courage face aux problèmes et la persévérance dans le travail. Aujourd’hui, il dit être heureux de s’être engagé dans la culture du riz et exhorte les jeunes à suivre son exemple.
Adou Félix
Correspondant local