Abengourou: Les scieurs clandestins au centre de la grogne des industriels du bois

Du bois scié destiné à la vente
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Abengourou: Les scieurs clandestins au centre de la grogne des industriels du bois

Abengourou: Les scieurs clandestins au centre de la grogne des industriels du bois

Un profond malaise règne dans l’industrie du bois dans la région de l’Indénié-Djuablin, particulièrement à Abengourou. Sur les cinq entreprises de transformation de bois que compte le département en question, seule une usine (la Nsib notamment) tente de fonctionner comme elle peut. Les autres ayant fermé.

Au-delà des raisons liées à la crise financière et à l’augmentation des charges évoquées, les industriels du bois dénoncent une exploitation illicite de leur « matière première ». De fait, ces derniers s’insurgent contre les nombreux « scieurs clandestins » installés dans la région et qu’ils accusent d’exploiter les essences forestières de la zone à leur détriment. Eux qui pourtant, sont régulièrement établis et sont soumis à des taxes étatiques.

« A longueur de journée et même nuitamment, ces scieurs abattent des arbres dans les forêts. Et ce, au mépris des dispositions légales en vigueur. C’est une violation du décret interdisant le sciage pris depuis quelques mois par le Chef de l’État lui-même », s’est insurgé un industriel du bois approché à Abengourou.

Le décret en question portant le numéro 2013-815 du 26 novembre 2013 interdit en effet le sciage de bois brut en produit semi-fini effectué au moyen d’une tronçonneuse sur un site d’abattage. Visiblement, la mise en application de cette disposition légale entraîne de récurrents heurts entre les entreprises du bois et les scieurs clandestins dans la « Cité royale ».

Le jeudi 20 février dernier, un affrontement a été évité de justesse dans la zone forestière attenante au quartier « Adaou », au sud du département. Les agents des eaux et forêts tentaient ce jour-là d’empêcher l’exploitation illicite des périmètres 15006 et 15007 situés dans ce secteur. Lesdits périmètres sont en effet légalement attribués par l’État ivoirien à un industriel du bois exerçant dans la capitale de l’Indenié.

« Il faut que l’État prenne des décisions plus courageuses et plus vigoureuses contre ces scieurs clandestins qui échappent à toute forme de taxe de l’État. Ils exploitent impunément nos périmètres avec souvent la complicité de nos forces de l’ordre. Nos autorités doivent réagir pour les soumettre à la rigueur de la loi. Sinon les usines de bois qui emploient de nombreux travailleurs vont mettre la clé sous le paillasson », a défendu un responsable d’une entreprise installée à Agnibilékrou.

Zéphirin Nango
Correspondant régional