Abengourou : Les vendeuses de banane confrontées à des difficultés d'écoulement de leurs produits

De la banane sur le marché
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Abengourou : Les vendeuses de banane confrontées à des difficultés d'écoulement de leurs produits

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Abengourou : Les vendeuses de banane confrontées à des difficultés d'écoulement de leurs produits

 

Temps difficiles pour les vendeuses exerçant dans le secteur de la banane plantain sur le marché d’Abengourou. Ces commerçantes éprouvent en effet de réelles difficultés à écouler leurs marchandises à cette période de fin d’année.

A l’évidence, ces féculents se détériorent littéralement sur les différents étals. Du marché central au petit marché du quartier ’Relais’’ en passant par les marchés des quartiers ‘’Agnikro’’, ‘’Lobikro’’, le constat est le même. Les bananes pourrissent aux mains des infortunées femmes. « On n’achète plus rien au marché. Les bananes murissent et finissent par pourrir par manque de clients. Nous sommes désemparées » se désole A. Suzanne une commerçante âgée d’une cinquantaine d’années installée au marché central d’Abengourou.

« Beaucoup de personnes sont obligés de s’offrir désormais un seul repas par jour et donc les clients se font de plus en plus rares » renchérit sa voisine.

Au marché du quartier ‘’Relais’’, certaines commerçantes, pour écouler leurs bananes, ont opté pour une stratégie peu ordinaire. « Comme il y a pénurie de manioc, nous avons décidé ensemble de ne vendre le manioc qu’à ceux qui sont prêts à acheter notre banane » révèle K. Julie, vendeuse d’une quarantaine d’années. Du côté des clients, on pointe le doigt accusateur sur ces commerçantes dont on fustige la cherté des marchandises. « Ces commerçantes préfèrent voir pourrir leurs bananes que de les vendre à un prix abordable. Elles sont trop chères. Elles n’ont que ce qu’elles méritent » soutient une ménagère approchée au détour d’une rue.

De nos investigations auprès des structures compétentes, il ressort qu’en réalité cette situation est due à une surproduction de cette culture vivrière sur le marché en cette période. « Dans les zones forestières comme le département d’Abengourou, les populations elles-mêmes s’adonnent aux cultures vivrières pour leur propre consommation. A cette période de l’année, leur propre production leur donne une autosuffisance alimentaire. Elles n’ont pas besoin d’aller au marché pour acheter de la banane » note une source proche de la direction régionale du ministère de l’agriculture de l’Indénié-Djuablin.

Aussi, au niveau des structures compétentes telles l’agence nationale d’appui au développement rural (Anader) et l’office de la commercialisation des produits vivriers (Ocpv), on encourage ces commerçantes en créer des groupements de femmes. « Ce n’est qu’avec des structures de commerçantes bien organisées que des partenaires peuvent nouer des contacts pour acheter leur produits. Mais tant qu’elles évolueront individuellement, elles seront toujours confrontées à ces difficultés » note un agent de l’ANADER. En attendant, ces commerçantes du vivrier continuent de broyer du noir.

Zéphirin Nango

Correspondant régional