Visite officielle du Chef de l’État malien/Ibrahim Boubacar Keïta à Ouattara: ‘’Vous avez sauvé le Mali’’

Les deux personnalités engagées à renforcer la coopération entre leurs deux pays.
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Visite officielle du Chef de l’État malien/Ibrahim Boubacar Keïta à Ouattara: ‘’Vous avez sauvé le Mali’’

Visite de remerciements et de travail. Ainsi peut se résumer le déplacement du Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, en Côte d’Ivoire. Hier, il a été reçu au palais présidentiel, quelques minutes après son arrivée, par le Président Alassane Ouattara.

La rencontre entre les deux personnalités a été donc l’occasion pour le chef de l’État malien de traduire, comme en témoigne sa déclaration à la presse, sa gratitude et celle du peuple malien à Alassane Ouattara.

« Les relations entre nos deux pays plongent dans l’histoire, dans la géographie, l’anthropologie comme aimait à le répéter le Président Félix Houphouët-Boigny. Au tout début donc, nous fûmes proches. Réunis au sein du Rassemblement démocratique africaine, ce grand mouvement de libération de tout un continent dirigé de main amicale, patiente par le Président Houphouët-Boigny. M. le Président, aujourd’hui, nous nous réjouissons de ce que nous vous voyons faire au sein de la Cedeao et de l’Uemoa. Pour le grand bonheur du Mali, vous étiez à la manœuvre quand le malheur s’est abattu sur nous. M. le Président, il s’en est fallu de peu pour que nous fussions asservis définitivement. Ce jour-là, quand vous avez mobilisé la communauté internationale au chevet du Mali, vous l’avez sauvé. On l’oublie souvent, la Cedeao fut au début, sous votre présidence, pour que le Mali soit encore debout aujourd’hui. C’est à cela que nous devons d’être ici aujourd’hui », a-t-il dit.

Le Chef de l’État, président de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, avec l’appui de ses pairs de cette Communauté économique régionale (Cer), s’est fortement engagé en 2012 pour, d’abord, mettre fin au coup d’État du capitaine Haya Sanogo et à l’avancée des terroristes qui voulaient faire du Mali leur État.

Pour Ibrahim Boubacar Keïta, c’est tout à fait normal d’effectuer le déplacement à Abidjan, pour rendre hommage à un grand homme qui œuvre non seulement pour son pays, mais aussi pour toute la sous-région. Selon lui, si aujourd’hui, la sous-région est citée en exemple en matière d’intégration économique, c’est bien grâce aux avis éclairés et patients du président ivoirien qui « nous ont toujours mis d’accord, quand il le fallait, sur les différents sujets au sein de la Cedeao et de notre belle Uemoa ».

Après ces hommages, le Chef de l’État malien a souhaité que la coopération entre la Côte d’Ivoire et son pays « soit à la hauteur souhaité » et conforme à l’histoire de ces deux pays.

Pour le Président Ouattara, cette coopération va aller en s’accentuant. Déjà la Côte d’Ivoire qui est engagée au Mali au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) plaidera au sein du Conseil de sécurité pour que la Minusma et la force du G5 sahel puissent être soutenues convenablement pour permettre d’éradiquer le terrorisme ‘’qui est en train de perturber le peuple malien’’. IBK a traduit toute son admiration à son homologue « pour l’important travail » qu’il abat pour son pays et pour la sous-région.

Deuxième temps fort de cette rencontre, la signature de cinq accords qui renforceront les liens entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Le premier est une convention sur l’entraide judiciaire en matière pénale. Il définit le domaine d’intervention en matière pénale entre les deux pays. Le deuxième porte sur l’entraide judiciaire dans le domaine civile et commerciale. Il s’agit ici de régler les questions d’accès aux tribunaux, aux commissions rogatoires, à l’exéquatur des jugements et bien d’autres actions judiciaires. Le troisième est relatif à l’extradition.

Les deux pays livreront réciproquement les individus qui, se trouvant sur le territoire de l’une des parties, sont poursuivis ou condamnés par les autorités judiciaires de l’autre partie. Le quatrième est la convention sur le transfèrement des condamnés et le cinquième porte sur un mémorandum d’entente en matière de coopération judiciaire.

ETIENNE ABOUA