Uf-Udpci/ Mme Fara Coulibaly: "Il y a urgence…"

Mme Fara Coulibaly
Mme Fara Coulibaly
Mme Fara Coulibaly

Uf-Udpci/ Mme Fara Coulibaly: "Il y a urgence…"

Uf-Udpci/Mme Fara Coulibaly : "Il y a urgence…"

A votre avis, pourquoi les femmes de l’Udpci vous ont-elles portée à la tête de leur organisation ?

Les femmes de l’Udpci m’ont votée au 1er congrès ordinaire de l’Uf-Udpci parce qu’elles avaient soif de changement. Car, pendant ces dix dernières années de crise, l’Uf-Udpci était presque inexistante. On n’a pas senti les femmes de mon parti. Du coup, elles ont saisi l’occasion de notre congrès pour insuffler un nouveau souffle à notre organisation. Elles ont senti que je pouvais être la femme de la situation, compte tenu du travail que j’ai pu faire au niveau de ma commune Karakoro. Et cela m’a valu d’être élue à la tête de la structure spécialisée de notre parti. Je m’en félicite et j’exprime ma reconnaissance à toutes les femmes de l’Udpci.

Votre adversaire, Mme Clarisse Mahi, considère que vous avez été imposée aux femmes du parti par le président Albert Mabri Toikeusse.

Je n’ai été imposée ni par le président de l’Udpci, ni par personne d’autre. Je n’étais pas la candidate du président Mabri. J’ai été élue par les femmes de mon parti. Vous avez certainement constaté avec quelle chaleur mon élection a été accueillie à l’annonce des résultats. Dans la salle, et même dehors, toutes les femmes étaient tellement en joie qu’elles se sont levées pour chanter et danser. C’était la fête. C’était émouvant. C’est la preuve que les résultats qui ont été proclamés par le président des congrès sont conformes aux votes exprimés dans les urnes. Si j’avais donc été imposée comme le dit mon adversaire de cette élection, certainement que l’ambiance que j’évoque n’aurait pas prévalu à la proclamation des résultats.  

 Votre adversaire dénonce des violences dont ses partisanes ont été victimes et qui ont entaché le vote à votre profit.

Je n’ai pas vu de violences lors du vote des femmes, alors que j’étais dans la salle jusqu’au terme de l’élection.  

 Et les femmes qui ont été blessées ?

Je n’en connais pas.

Il n’empêche qu’après l’élection, il y a eu quelques fissures au sein de l’Uf-Udpci. L’on a, par exemple, noté l’absence de votre adversaire à la cérémonie de clôture des congrès. Comment entendez-vous recoller les morceaux ?

Je ne m’inquiète pas. Mahi (Clarisse) est ma grande sœur. Je la considère même comme ma maman. Je lui tends la main. D’ailleurs, dans les jours qui viennent, accompagnée de certaines personnes, j’irai la voir chez elle. Nous allons échanger. Elle est mon aînée non seulement en âge, mais aussi en politique. En plus, c’est une élue du peuple. Je lui dois beaucoup de respect, comme l’exigent ma culture et ma tradition qui nous enseignent que le droit d’aînesse est sacré. J’ai besoin de toutes les femmes de l’Udpci pour travailler. Je pense qu’elle et moi allons nous entendre. Je voudrais faire noter que pendant la campagne, jamais elle ne m’a agressée, même pas verbalement, ni moi non plus. S’il y a des fissures comme vous le dites, je ne crois pas qu’elles soient aussi grandes que ça.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Je le place sous le signe de la paix, de la réconciliation et surtout du travail. Car il y a urgence à aire en sorte que les femmes de l’Udpci se mettent au travail, autour du président Albert Mabri Toikeusse, pour donner une dimension beaucoup plus grande au parti. Notre objectif est clair : le Palais présidentiel, par la voie des urnes. Cela passe nécessairement par une Udpci forte, déterminée, soudée et engagée autour de son président. Je voudrais que les femmes, par leur travail, y contribuent de la plus belle manière.

Votre parti a déjà dit que le Président Alassane Ouattara est son candidat pour la présidentielle de 2015.

Oui. C’est la volonté du congrès et de toutes les femmes de l’Udpci. Nous avons pris cette décision ensemble. Les femmes de l’Udpci vont s’organiser autour de cette candidature et mettre tout en œuvre pour que le Président Alassane Ouattara se succède à la tête de l’Etat, au terme de la prochaine présidentielle.

Quels sont vos chantiers majeurs au cours de ce mandat ?

La principale mission que je me suis assignée pour ce mandat, c’est l’implantation de notre parti, en général, et de l’Uf-Udpci, en particulier, partout en Côte d’Ivoire. La force de l’Udpci, comme de tous les partis, ne viendra que de la base, de ses militants. Nous devons travailler à faire adhérer le maximum d’Ivoiriens à notre parti. Cela passe par son implantation dans toutes les régions de Côte d’Ivoire.

Comment allez-vous vous y prendre ?

Nous allons, d’un moment à l’autre, sillonner le pays pour y installer les présidentes Uf-Udpci. Nous allons leur donner des formations politiques à travers des séminaires. Pour qu’elles comprennent davantage comment évolue la chose politique, comment obtenir de bons résultats.

Avec quels moyens allez-vous organiser la remobilisation de l’Uf-Udpci que vous annoncez ? 

Nous irons les chercher là où ils se trouvent (sourires). Mais sachez que le premier moyen en la matière, c’est la détermination, l’engagement des femmes de notre parti. Je sais pouvoir compter sur elles.

Quelle sera la couleur du bureau exécutif national, version Mme Coulibaly ?

C’est un bureau arc-en-ciel (à l’image du parti) que je vais former et communiquer dans un mois. Je l’ai déjà dit, j’ai besoin de tout le monde pour le travail qui m’a été confié par les femmes.

Interview réalisée par PASCAL SORO