Sommet de la Cedeao sur la lutte contre le terrorisme/Ouattara: ‘’Nous sommes déterminés…à venir à bout de ce fléau’’

Sommet de la Cedeao sur la lutte contre le terrorisme/Ouattara: ‘’Nous sommes déterminés…à venir à bout de ce fléau’’

« Je voudrais remercier le Président Roch Marc Christian Kaboré pour l’accueil qui nous a été réservé, tout comme le Président Issoufou Mahamadou qui a présidé le sommet. Nous avons de belles avancées. Nous sommes déterminés à coordonner nos actions et à avoir une stratégie commune efficace dans la mise en œuvre de mécanismes pour venir à bout de ce fléau. C’est très important pour chacun des Etats membres de la Cedeao ».

En donnant ainsi la confirmation de son engagement et celui de ses pairs, sur les dispositions à prendre pour « éradiquer le terrorisme qui sévit dans la sous-région, le Président ivoirien Alassane Ouattara veut insister sur la nécessité d’une « action concertée et efficace pour mieux affronter les menaces sécuritaires en Afrique de l’Ouest et au-delà ».

En effet, ce sommet extraordinaire de Ouagadougou, décidé en juin à Abuja, au Nigeria, visait à « réaffirmer l’engagement de la Cedeao à lutter collectivement pour éliminer ce phénomène qui ne connaît pas de frontière », comme l’a rappelé le Chef de l’Etat burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, dans son allocution d’ouverture. Cette session extraordinaire a permis donc d’évaluer la stratégie de lutte contre le terrorisme adoptée en 2013, à Yamoussoukro, pour l’adapter aux récentes évolutions régionales et internationales.

La situation sécuritaire de la région devient de plus en plus inquiétante. Et « les menaces directes ou indirectes transcendent les frontières. Désormais, nous sommes tous exposés et aucun pays n’est à l’abri d’attaques terroristes. Au cours des six derniers mois, les conséquences des attaques terroristes ont atteint un niveau très alarmant. L'escalade de la violence et l'insécurité ont déclenché une crise humanitaire sans précédent, faisant plusieurs millions de déplacés internes, de nombreuses victimes militaires et civiles, des écoles et infrastructures de santé fermées et des symboles de l’Etat détruits…les menaces terroristes étendent leur rayon d’action. La déstabilisation se poursuit à travers l’instrumentalisation des problèmes latents entre les communautés dans presque tout l’ensemble du Sahel. Ces conflits se muent en affrontements violents qui ont fait à ce jour de nombreuses victimes ».

Un triste tableau de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest présenté par le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Ce, en dépit d’importants efforts déployés, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie. De l’évaluation de cette stratégie, l’on retient que ces efforts qui ont été consentis par les Etats ouest-africains « ont besoin d’être renforcés », a recommandé, à l’ouverture de la session, Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cedeao. Pour lui, l’un des axes prioritaires devra être l’effectivité du partage des renseignements.

A cela s’ajoutent, propose-t-il, l’opérationnalisation du système d’informations policières, l’organisation d’opérations conjointes et la mutualisation des moyens des Etats membres, notamment en matière de formation.

En effet, pour le Président du pays hôte de ce sommet extraordinaire, au regard de la gravité de la situation et de sa complexité, la coopération entre Etats ne se pose plus en termes de devoir de solidarité, mais bien plus comme un impératif d’intérêt commun. « C’est pourquoi, nos Etats doivent mutualiser leurs moyens humains, matériels et de renseignement, équiper et former nos Forces de défense et de sécurité pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans le combat qu’elles mènent contre ce fléau en Afrique de l’Ouest. Nos défis sont importants, qu’il s’agisse du terrorisme ou d’autres formes de criminalité transfrontalière, notamment le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains par les réseaux de la migration clandestine. Nous devons résolument nous engager à les relever avec fermeté », a-t-il exhorté ses pairs.

Surtout que le terrorisme s’ajoute aux périls du changement climatique, de la sécheresse et de la désertification, pour rendre encore plus vulnérables les stratégies de développement économique et social dans la région. La fermeté dans l’action, appelée de tous, doit aussi soutenir les objectifs politiques de sauvegarde de l’intégrité territoriale des Etats membres, de leurs institutions démocratiques comme le recommande le Président en exercice de la Cedeao, Issoufou Mahamadou.

« …Il faut renforcer les capacités opérationnelles et de renseignement de la Force mixte multinationale et la Force conjointe du G5 Sahel qui opèrent respectivement dans le Bassin du lac Tchad contre Boko haram et dans le Sahel », propose le Président du Niger.   Pour lui, il paraît impératif de mettre en place un nouveau concept d’opération couvrant tous les territoires et de façon permanente.

Toutes ces dispositions ne pourront être efficaces que si elles sont correctement financées. A ce niveau, les dirigeants africains se sont engagés, face à l’urgence, à mobiliser de nouveaux fonds pour soutenir les opérations de sécurisation des zones infestées.

L’appui renouvelé des organisations régionales et internationales, notamment l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats-Unis, les Nations unies…viendra renforcer cette détermination affichée par les responsables des pays membres de la Cedeao et du G5 Sahel pour mettre fin au règne des terroristes dans la région.

GERMAINE BONI
Envoyée spéciale à Ouagadougou