Situation politique : Des femmes leaders Akan condamnent les propos de Bédié

Situation politique : Des femmes leaders Akan condamnent les propos de Bédié

Elle  a rappelé que le président du Pdci-Rda, lors d’une rencontre, le 5 mai à Daoukro,  recevant des militants de son parti de koumassi, a déclaré «que  des orpailleurs armés, d’origine étrangère, ont été déversés dans plusieurs villages pour se livrer au pillage des ressources minières du pays. »

Selon Mme Ehui, le Chef du parti démocratique de Côte d’ivoire« a continué en invitant les Ivoiriens à se dresser le moment venu contre les étrangers, contre ce qu’il qualifie de holdup. »

Aux dires de la conférencière, Bédié aurait affirmé, sans preuves, que des membres de cette communauté « seraient convoyés clandestinement dans la commune d’Abobo afin de se faire établir des documents d’identité ivoirienne ».

Pour elle et ses sœurs, ses déclarations d’Henri Konan Bédié, «d’une rare violence’’ sont susceptibles de menacer la paix et la cohésion sociale. Elle s’est donc insurgée contre une telle indélicatesse. «Nous les femmes leaders Akan,  nous élevons une vive protestation, nous dénonçons et condamnons avec la dernière énergie les propos  xénophobes et racistes du président du Pdci qui appellent à la haine des étrangers. Ces propos sont à la fois dangereux, scientifiquement et mathématiquement faux, et ne reposent sur aucune preuve »

Parlant de la supposée fraude électorale dont a parlé Henri Konan Bédié, Mme Ehui Agnéro Odette a affirmé que la Commission électorale indépendante, dans le cadre de la mise en place de la liste électorale, a toujours fait preuve d’une grande transparence.

Après les crises successives qui ont secoué la Côte d’ivoire, du fait de la catégorisation des ivoiriens, elle s’étonne que le premier responsable du Pdci-Rda brandisse à nouveau son «concept de l’ivoirité et de la haine de l’étranger, pour cibler un éventuel électorat sensible à ce discours. Mais, nous, femmes leaders akan attachées à la paix, à la stabilité et au développement de la Côte d’Ivoire, disons haut et fort non au retour déguisé de l’ivoirité. Nous disons non à la stigmatisation, non au rejet des étrangers, parce que nos frères et sœurs ressortissants des autres pays ne méritent pas d’être mis à l’index et traités de la sorte. Ils ne méritent pas d’être livrés à la vindicte des affidés du président du Pdci-Daoukro ».

Elle  invite Henri Konan Bédié à privilégier l’intérêt de la Côte d’ivoire au détriment de ses ambitions qui risquent à coup sûr d’entamer la cohésion sociale et l’unité des ivoiriens.

A l’en croire, aujourd’hui, les ivoiriens sont fiers, non seulement d’être ivoiriens mais aussi de vivre en parfaite harmonie avec les communautés étrangères vivant sur l’étendue du territoire national

KANATÉ MAMADOU