Réconciliation: Mgr Antoine Koné "met en garde" les religieux

Monseigneur Antoine Koné, Evêque d'Odienné
Monseigneur Antoine Koné, Evêque d'Odienné
Monseigneur Antoine Konu00e9, Evu00eaque d'Odiennu00e9

Réconciliation: Mgr Antoine Koné "met en garde" les religieux

Réconciliation: Mgr Antoine Koné "met en garde" les religieux

« Si les religieux avaient voulu, nous serions déjà parvenus à la réconciliation (…) nous en sommes à nous adonner à la superstition, faisant croire que ce qui nous est arrivé, est une fatalité, alors qu’il s’agit de reconnaître que nous avons fait une sortie de route terrible…», a dénoncé sur les ondes de Radio France internationale (Rfi), Monseigneur Antoine Koné, Évêque d’Odienné dans le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire, le 25 décembre dernier.

Selon le prélat, « les choses n’avancent pas et nous continuons à nous comporter comme avant la crise. » Pour lui, c’est le moment de brandir un « carton rouge » aux hommes politiques qui manipulent les religieux. « Il faudrait que les religieux soient mis en garde, pour ne pas se faire prendre dans le piège de ces discours xénophobes », a-t-il préconisé.

Invitant ses pairs à être des éveilleurs de conscience, il a indiqué: « les religieux doivent être comme des guetteurs, pour dire au peuple qu’il faut faire attention, pour ne pas revenir à nouveau à ces discours qui ont fait tant de mal à la Côte d’Ivoire. Je vois qu’ils ne font pas leur travail comme il se doit.»

Pour lui, les religieux ne doivent pas battre le « tambour de telle ou telle chapelle politique ». Ils doivent s’inscrire dans la construction de l’État-nation. Car, dira-t-il, « nous sommes encore autour de nos tribus, de nos familles culturelles... Il y a un repli identitaire qui vient trop vite dans nos comportements, dans nos réflexes.»

Et le prélat de prévenir: « si, en son temps, Laurent Gbagbo a été gagné par cet ethnicisme-là, cela ne voudrait pas dire que les autres ne puissent pas, aujourd’hui, se trouver piégés. C’est pourquoi, nous devons faire attention. Ne recommençons pas ! »

Dans cet entretien sur Rfi, mon Monseigneur Antoine Koné a soutenu: « nous avons beaucoup baptisé sur notre terre, mais nous n’avons pas eu beaucoup de chrétiens. » Puis de marteler: « une chose est d’avoir les églises remplies ou d’avoir les mosquées pleines, une autre chose est d’être de vrais musulmans ou de vrais chrétiens ! »

Insistant sur le danger qui guette la Côte d’Ivoire si les uns et les autres ne prennent pas conscience, il a prévenu: « dans chaque pays, il y a un Rwanda et un Burundi cachés. Je pense que les jeunes n’ont pas saisi le message. »


CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info