Réforme de la CEI: Civis Côte d’Ivoire pour une administration propre en lieu et place des partis politiques

Dr Christophe Kouamé, président de Civis Côte d'Ivoire.
Dr Christophe Kouamé, président de Civis Côte d'Ivoire.
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Réforme de la CEI: Civis Côte d’Ivoire pour une administration propre en lieu et place des partis politiques

C’est à cette question qu’a répondu l’expert Siaka Bamba, juriste, ancien membre du Conseil constitutionnel, ancien membre de la Commission électorale indépendante et observateur international. C’était lors d’une conférence publique sur les mesures susceptibles de renforcer l’indépendance de la Commission électorale et améliorer le système électoral en Côte d’Ivoire, ce mardi 19 mars, à Yamoussoukro.

Une initiative de Civis Côte d’Ivoire. Son président, Dr Kouamé Christophe, a indiqué que « l’État doit faire des efforts pour que les évènements de la crise post-électorale de 2010 ne surviennent plus ». « Nous sommes la voix des sans voix. Nous voulons la paix et la stabilité. Nous voulons manger », a-t-il dit, soulignant qu’il s’agit de sensibiliser les populations et les décideurs à la nécessité de la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei).

A ce propos, le conférencier Siaka Bamba a plaidé pour que la réforme en cours dote la  Cei d’une administration propre à elle, afin d’être débarrassée des chapelles politiques et de leurs pesanteurs. « La Cei doit avoir une administration propre à elle. Sur le terrain, elle est représentée par des commissions locales gérées par des partis politiques. Pendant les élections, ces représentants se mettent à la disposition de leurs partis respectifs. Il est impératif de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation », a-t-il déploré. Avant de citer en exemple les modèles de l’Inde et du Ghana qui garantissent la paix dans ces différents pays.

« En Inde où l’on enregistre 1,2 milliard d’électeurs, la commission électorale n’est dirigée que par trois personnes. Tout comme le Ghana qui a une commission performante en laquelle tous font confiance », a-t-il indiqué.

Siaka Bamba a fait savoir que l’amélioration du système électoral commence par l’inscription sur la liste électorale. Acte qui, a-t-il souligné, est un droit de l’homme. En conséquence, renchérit-il, « aucune disposition de la loi ne la contrarie et ne la restreint ».

C’est pourquoi il a estimé que l’inscription sur la liste électorale doit se faire sur toute la période de l’année. Et non sur une période définie par la commission électorale. « Cette pratique est en elle-même une violation de la loi électorale », a-t-il tranché.

Relevant que plus le corps électoral est fourni, plus il garantit la légitimité du dirigeant issu de ces élections. « Le défi majeur est de faire évoluer le corps électoral. Et le président élu bénéficiera d’une légitimité forte », a-t-il préconisé. Puis de regretter que sur une population estimée à environ 28 millions d’habitants, le corps électoral en 2015 était de 6 millions d’électeurs dont seulement 3 millions ont pris par au vote. Alors qu’au Ghana, l’on enregistre une population électorale de 18 millions d’électeurs. Une situation qu’il trouve anormale et invite par conséquent l’État à faire des efforts.

Pour terminer, le conférencier a proposé que les agents de la commission soient véritablement indépendants et impartiaux, en se conformant au droit.

« Toutes mesures ainsi énumérées contribueront au renforcement de la démocratie, laquelle permettra à la population de choisir librement ses dirigeants. C’est à ce prix que la Cei contribuera au renforcement de l’État de droit », a conclu Siaka Bamba,  qui ajoute que « le respect des règles et de la loi est source d’ordre, d’harmonie, de paix et de stabilité ».

K.K.