Réforme de la Cei: Amadou Gon réceptionne les propositions de la société civile

Le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly et des membres du gouvernement ayant échangé avec des organisations de la société civile
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Réforme de la Cei: Amadou Gon réceptionne les propositions de la société civile

Les consultations pour la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei) se poursuivent. Hier, le gouvernement, avec sa tête le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly a reçu, à nouveau, la société civile dans la salle de conférence de la Primature, au Plateau.

Les responsables de ces organisations non gouvernementales, au cours d’une première réunion, le 24 janvier, avaient été invités à faire des propositions concrètes en ce qui concerne le réexamen du cadre juridique et institutionnel de l’outil électoral et de les remettre au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité.

Les membres de la société civile, après quelques semaines de réflexion, le temps de consolider leurs points de vue sur la question de réforme de la Cei, sont allés donc déposer sur la table du gouvernement un résumé de leurs propositions.

Le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a dit avoir apprécié la teneur de leur contribution et les a invités à s’inscrire dans un dialogue constructif. « Il nous appartient, à tous, de faire en sorte que le réexamen de la composition de la CEI soit l’occasion d’une confrontation d’idées et de points de vue techniques », a-t-il ajouté.

Après examen des différentes propositions, Amadou Gon Coulibaly a relevé certaines préoccupations qui devraient faire l’objet de discussions plus approfondies. A savoir : la composition de la commission centrale, la représentation de la société civile, la composition du bureau, le mode de désignation des membres, la problématique des commissions locales, etc.

La société civile dispose donc de deux semaines pour faire parvenir sa position sur ces questions.

Au terme de la rencontre, présidée par le chef du gouvernement, en présence du ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, des ministres Sidiki Diakité, Kobenan Kouassi Adjoumani, Touré Mamadou, Raymonde Goudou Coffie, Albert Mabri Toikeusse, Siandou Fofana, Amédé Kouakou, Séka Séka Joseph…, les différents acteurs de la société civile interrogés, ont tous salué l’action des autorités de les avoir reçus pour la deuxième fois à la table des négociations.

Ainsi, le secrétaire général de la Plate-forme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci), Kouamé Adjoumani Pierre, a informé qu’une équipe a été mise en place pour plancher sur les points qui les opposent au gouvernement. « Cette équipe est constituée de 10 membres dont 5 personnes de la société civile et 5 issues du gouvernement. En clair, pour les membres de la société civile, 2 personnes seront proposées par le Gpate et l’Apdh.  La Poeci proposera également deux personnes. Les organisations de la société n’appartenant à aucune plateforme proposeront une seule personne. Le gouvernement nous présentera 5 experts avec lesquels nous allons nous retrouver bientôt pour discuter sur les points de divergence afin que nous puissions arriver à un consensus », a-t-il expliqué.

Abraham Denis Yaurobat, président du groupe de plaidoyer et d’action pour une transparence électorale (Gpate), lui, est revenu sur des points importants de leurs propositions qui ont été soumises au gouvernement. A cet égard, il a indiqué que la société civile souhaite le retrait des religieux de la commission centrale de la Cei. « Nous proposons 13 personnalités dans la composition de cet organe dont 7 pour la société civile.

Au nombre de ces 7, nous proposons qu’il ait 2 personnalités désignées par les organisations féminines, 1 personnalité désignée par les syndicats de la magistrature. Nous voulons également 3 personnalités désignées par les organisations de la société civile travaillant dans le domaine des élections, de la gouvernance et des droits de l’homme. Nous voulons enfin une autonomie financière de cet organe afin qu’il puisse être libre de ses actions », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la présence des partis politiques dans la commission centrale de la Cei, Abraham Denis Yaurobat a fait savoir que leur vœu est de voir ceux-ci siéger comme observateur, sans voix délibérative.

Dr Néné Bi Arsène, président de l’Action pour la protection des droits de l’homme (Apdh) qui a introduit la requête auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, demandant la réforme de la Cei, s’est félicité de la tournure des choses. Il a dit être confiance à la bonne foi du gouvernement au regard de sa disponibilité et de sa volonté à revoir la composition de l’instrument électoral.

Dr Marie Paule Kodjo, porte-parole de la Poeci, elle, s’est réjouie de l’approche du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui a promis recevoir très prochainement la société civile afin de discuter véritablement elle sur ses propositions. 

KANATE MAMADOU