Recomposition de la CEI: Pourquoi deux amendements de l’opposition ont été rejetés

Le député Konan Koffi Marius du Pdci-Rda (à gauche) et le député Alain Lobognon du Groupe rassemblement (à droite).
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Recomposition de la CEI: Pourquoi deux amendements de l’opposition ont été rejetés

Les députés Alain Lobognon du groupe Rassemblement et Konan Kouassi Marius du Pdci entendaient voir totalement exclure de la commission centrale de la Cei, toute entité administrative et toute personnalité issue de groupement politique.

Alain Lobognon proposait, pour occuper les sièges de la Cei, des entités privées librement choisies par des organisations de la société civile. Allant plus loin, son collègue Konan Kouassi Marius voulait dénier aux préfets et sous-préfets le soin de désigner des personnalités administratives pour les représenter dans les Cei départementales, communales ou sous-préfectorales. Exit l’administration, en somme.

Or, même dotée de la personnalité morale, de l’autonomie financière et de l’indépendance institutionnelle, la Cei est, avant tout, une autorité administrative. Il est apparu comme un contresens aux yeux des députés de devoir expurger de la Cei toute entité administrative. Cette « de-légitimation » de l’administration a été surtout perçue comme un danger pour la crédibilité de la commission électorale, son efficacité organisationnelle et fonctionnelle.

La proposition de retirer les représentants politiques de la Cei a été vue comme un manque de réalisme politique qui pourrait donner lieu à des contestations post-électorales du genre de celles des années 1990. Car les commissions électorales ont une histoire.

Elles ont été semées au printemps démocratique des années 1990. Notamment au lendemain de la vague des conférences nationales. La méfiance des partis de l’opposition vis-à-vis des ministères de l’Intérieur qui avaient à charge d’organiser les élections ont, alors, donné lieu à des consensus qui ont mis en place des commissions électorales.

Des organes qui intègrent toutes les sensibilités politiques. De sorte que le regard de tous soit rassurant et scelle la confiance pour tous. Ainsi, depuis près de deux décennies, la Cei a connu plusieurs retouches au rythme des accords politiques.

D’ailleurs, en saisissant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples en 2014, l’Apdh n’a pas remis en cause la présence des acteurs politiques au sein de la Cei. Elle n’a dénoncé que son déséquilibre supposé. Un déséquilibre que vient de corriger le gouvernement par une réforme qui est le fruit de six mois de pourparlers avec les parties prenantes.

Benoît HILI