Rapprochement Pdci-Fpi: Deux heures d’échanges entre Bédié et Gbagbo à Bruxelles

Rapprochement Pdci-Fpi: Deux heures d’échanges entre Bédié et Gbagbo à Bruxelles

Henri Konan Bédié aura eu plus de chance que le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan.Annoncé en grande pompe depuis quelques semaines, le rapprochement entre le président du Pdci Henri Konan Bédié et le père-fondateur du Fpi, Laurent Gbagbo, a eu lieu hier, à Bruxelles, en Belgique, où réside la seconde personnalité. L’entrevue entre les deux anciens chefs d’Etat qui a duré de 11 h à 13 h a été qualifiée de « fraternelle » et « d’acte fort » de la réconciliation, selon le communiqué final dont nous avons eu copie. 

Depuis Bruxelles, les deux candidats malheureux à la présidentielle d’octobre 2010 ont, selon le communiqué, « compati à la souffrance des nombreuses victimes » issues de la crise post-électorale de 2010-2011.

« Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont lancé un vibrant appel à tous les partis politiques, aux associations, à toutes les organisations de la société civile et à toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire, à s’engager résolument dans la voie de la réconciliation nationale pour asseoir une paix sociale durable et définitive, facteur de développement, de prospérité et de vie harmonieuse entre toutes les composantes de la nation ivoirienne », souligne le texte d’Assoa Adou, dirigeant de la branche rivale du Fpi et N’Dri Kouadio Pierre Narcisse, directeur de cabinet de Bédié.

« Après une analyse approfondie de la situation sociopolitique, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire », ajoute le texte.                

15 mois avant la présidentielle de 2020, Bédié et son « jeune frère » Gbagbo ont appelé le gouvernement à procéder à « une réforme profonde » de la Commission électorale indépendante (Cei) afin qu’elle puisse « contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en Côte d’Ivoire ».

Alors que le gouvernement ivoirien répète à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de prisonniers politiques, les deux leaders pensent qu’il en existe et s’en attristent. Bédié et Gbagbo plaident aussi pour le retour des exilés. Du moins, ce qu’il en reste, puisque sur les 300 mille Ivoiriens qui ont quitté le pays en 2011, plus de 90% sont rentrés au bercail.

« Les deux anciens chefs d’État ont déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’État de droit en Côte d’Ivoire. En conséquence, ils ont souhaité vivement que l’autonomie de fonctionnement des partis politiques soit respectée et préservée de toute ingérence du pouvoir exécutif », indique le communiqué final de leur rencontre. 

Depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle fin novembre 2010, c’est la première fois que les deux dirigeants politiques, qui envisagent d’agir en tandem désormais, se rencontrent. Bédié avait à ses côtés son épouse Henriette Bédié.

Gbagbo séjourne à Bruxelles, après le jugement d’acquittement en première instance de la Cpi intervenu en janvier dernier, dans le procès pour crimes contre l’humanité dans le cadre de la crise post-électorale de 2010 qui a fait plus de 3000 morts.

Benoit HILI