Pr Simon-Pierre Ekanza: "La Côte d’Ivoire est une nation en formation"

Le professeur Simon Pierre Ékanza
Le professeur Simon Pierre Ékanza
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Pr Simon-Pierre Ekanza: "La Côte d’Ivoire est une nation en formation"

Pr. Simon-Pierre Ekanza: "La Côte d’Ivoire est une nation en formation"

Dans la perspective de la promotion et de la vulgarisation de la recherche scientifique, le Programme  d’appui stratégique à la recherche scientifique (Parses) initie des conférences périodiques consacrées à des thématiques abordant les problèmes auxquels la recherche est confrontée en Côte d’Ivoire.

C’est dans ce cadre qu’une conférence-débat a été organisée, le 24 octobre dernier, à l’amphithéâtre Mamadou Koulibaly de l’École normale supérieure (Ens) d’Abidjan autour du thème: « Côte d’Ivoire: de l’Ethnie à la nation ».

Cette conférence a été consacrée à la question de la construction de la nation ivoirienne qui suscite beaucoup de débats actuellement,surtout après l’adoption des textes de loi sur la nationalité et l’apatridie par l’Assemblée nationale.

Pour le Parses, il s’agit d’apporter sa contribution à une meilleure compréhension des orientations adoptées par la représentation nationale sur la question de la nationalité. Mais aussi d’attirer l’attention de l’opinion publique sur des questions d’actualité et d’intérêt national. Ce, afin de permettre aux chercheurs de proposer des pistes de solutions.

Simon Pierre Ekanza, professeur titulaire d’histoire moderne et contemporaine à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, a relevé  que l’une des causes majeures de la crise en Côte d’Ivoire est l’opposition entre l’autochtone et l’allochtone, autrement dit, qui est Ivoirien et qui ne l’est pas ?

Pour lui, une meilleure compréhension de ces vocables suppose une définition préalable des concepts de nation et de l’État, deux notions différentes mais qui se complètent. Pour le professeur, les Ivoiriens doivent aller dans le sens de l’unité. « Il revient au citoyen de trouver les voies et moyens de concilier pluralité et citoyenneté partagée afin de parvenir à édifier, au sein de l’État, une nation multi-ethnique et multiculturelle capable de reconnaître la pluralité sans renoncer à l’intégrité de l’État,grâce à une action sur l’environnement social, le brassage des populations et le sens du respect de l’autre », a-t-il soutenu.

Pour le conférencier, « la Côte d’Ivoire est aujourd’hui un État achevé, mais une nation en formation dont les débuts remontent à l’époque coloniale au moment de la formation des premières associations ». C’est pourquoi, si elle veut s’édifier, il appartient à l’État de construire la nation et les Ivoiriens qu’ils soient de source ou d’adoption doivent dépasser leurs divergences et tendre vers  un rapprochement culturel ainsi qu’au respect des équilibres.

Rappelons que créé en 2008, le Parses est un instrument de la promotion de la recherche scientifique et de l’innovation technologique. Il est le fruit de la coopération ivoiro-suisse.


Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info