Mutinerie à Bouaké : Les populations condamnent…

Mutinerie à Bouaké : Les populations condamnent…

Mutinerie à Bouaké : Les populations condamnent…

Les populations de Bouaké se prononcent sur la sortie des militaires à Bouaké. Dans l’ensemble, tous ont condamné avec amertume cette énième sortie des hommes en armes depuis le 12 mai 2017. Et qui continuent d’arracher les véhicules aux structures étatiques et à des institutions internationales basées à Bouaké. Ce samedi, au Ran Hôtel de Bouaké, une dame qui a refusé de remettre les clés de son véhicule l’a vu caillasser par ces hommes en armes.   Ces derniers ont poursuivi leur rodéo « solitaire » et sont allés s’attaquer à la cellule 39, une association de démobilisés dans le quartier « Beaufort ».

Coulibaly Daouda (Enseignant) : « Nous demandons à nos jeunes de mener les actions avec assez de lucidité »

 « Le constat est amer. Chaque fois qu’il y a quelques revendications, les populations sont prises en otage. Finalement, il ne fait plus bon vivre à Bouaké par la faute de nos jeunes frères. Je crois que pour ma part, quand on a mené des actions de revendication et on a été publiquement satisfait, on a demandé publiquement pardon et trois mois plus tard on n’a pas le droit de recommencer les mêmes erreurs. Ou bien, le pardon n’était pas sincère ? Je demande à nos jeunes, de se concerter et d’échanger entre eux. Nous demandons à nos jeunes gens de surtout de mener les actions avec assez de lucidité. Sinon aujourd’hui, c’est un ras le bol. Nous sommes pris en otage. Nous interpellons nos autorités, afin qu’elles se penchent sérieusement sur la question afin qu’afin qu’une bonne fois, une solution soit trouvée pour que Bouaké puisse avancer. Nous avons trop souffert ».

Kouamé Akissi Louise (Étudiante) : « Que l’on arrête de revendiquer sans raison »

« Nous condamnons avec fermeté, la réaction de nos hommes en arme. La paix sociale ne peut pas être bafouée par leur simple sot d’humeur. Le Président Alassane Ouattara est un homme de confiance. Que sa notoriété ne soit pas sapée par nos militaires. Nous en avons assez des grèves sauges. Nos militaires nous encore humilier et saper tous les efforts du Président Alassane Ouattara. Il est temps qu’ils se ressaisissent. Nous sommes déçus de nos militaires ».

Fanny Mamadou (Président communal RJR) : « C’est une situation de désolation »

« C’est avec amertume que nous apprenons que nos jeunes frères militaires pour une fois encore se soulèvent. Parce qu’avec tout ce que nous avons suivi hier à la télé nationale, nous étions heureux d’apprendre qu’ils ont été sages en allant demander pardon au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara et dans le même temps, dire qu’ils renoncent à tout ce qui est violence pour que véritablement la Côte d’Ivoire puisse avancer. A peine douze heures d’horloge, nous constatons que ce sont les armes qu’ils utilisent pour paralyser les activités économiques de Bouaké. Où est donc le sens de leur pardon ?  C’est une situation de désolation et nous à Bouaké, nous condamnons cela. Il faut que nos frères militants sachent raison gardée, que toutes chose à une limite. Quand on obtient une partie des revendications, qu’on essaie de s’arrêter un peu et penser aux autres ».

Barro Souleymane (Suppléant du député de Bouaké-commune Bema Fofana) : « Pourquoi toujours Bouaké ? »

« Cette sortie de nos frères militaires est un peu exagérée car nous avons tous regardé ça la télévision nationale, les soldats demandés en présence du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, des excuses à la nation pour leur sortie au mois de janvier dernier. Après leurs excuses, nous avons entendu tous, le Président de la République dire les difficultés budgétaires que connait notre pays en ce moment par rapport à la baisse du prix du cacao. Il a même dit que malgré cela, qu’en 2018, en ce qui concerne les baux des militaires, les profils de carrières qui de sept ans revient à quatre ans, la réhabilitation de casernes. Je pense que, le comportement de nos militaires ce jour est aberrant. Pourquoi toujours c’est à Bouaké que commencent les soulèvements dans notre pays ? Voilà une question que l’on doit également se poser. Pourquoi Bouaké paie la colère des militaires mécontents ? Ce qui se passe aujourd’hui à Bouaké est à condamner et à déplorer ».

Silué N’Wangboho Fousseni (Chauffeur de mototaxi) : « Nos militaires ne savent pas pourquoi ils sont dans ce corps »

« La sortie de nos militaires ce jour à Bouaké est un peu excessive. Nous avons l’impression d’être toujours pris en otage à Bouaké lorsque nos militaires veulent aboutir à leurs revendications. Si pour des revendications salariales, il faut nuire à l’existence d’un Etat, je pense pour ma part que nos militaires ne savent plus en réalité ce pourquoi ils sont dans ce corps de métier. Ce qu’ils disent est une réalité. C’est vrai. L’on peut les comprendre, mais la manière de revendiquer n’est pas appropriée surtout pour des militaires. En tout cas, ils ont tort sur toute la ligne. Nous ne voulons plus jamais ça à Bouaké et partout en Côte d’Ivoire ».

Sylla Ousmane (Technicien de froid) : « Comme tout citoyen, nous avons été surpris de voir les militaires sortir encore de leurs casernes. Alors que nous avons entendu les militaires demander pardon au Président de la République, Alassane Ouattara et on a cru que tout était fini. A la vérité, nous sommes tous attristé par la situation décevante d’aujourd’hui à Bouaké. Chaque fois, c’est Bouaké. Je demande aux jeunes gens de se ressaisir, de penser à l’avenir du pays. A cause d’eux, le pays et en particulier Bouaké perd beaucoup. »

Propos recueillis par Boubacar Sylla (correspondance particulière)