Municipales 2018 : Des électeurs manifestent dans les rues à Jacqueville

Municipales 2018 : Des électeurs manifestent dans les rues à Jacqueville

En plus des cas de fraude qu’ils relèvent. Ces manifestants, avec de nombreuses pancartes, ont bloqué hier quelques rues de Jacqueville. Avant que les forces de l’ordre ne les dispersent. Mais entre temps, ils ont eu le temps de lire une motion destinée aux autorités préfectorales.

Leurs premiers griefs concernent les électeurs importés, encore appelés Hors zones. Selon eux, entre les dernières élections et les municipales de 2018, certains villages de la commune ont vu leur population doubler. « Aujourd’hui, quand on fait le point, ce sont des gens qui n’ont aucun intérêt dans la commune qui décident de qui doit diriger notre ville. On les fait venir juste pour voter. On ne peut pas accepter que des gens qui ne vivent pas ici soient ceux qui votent. En plus, ils sont plus nombreux que nous qui sommes là », réagissent-ils.

Dans leur colère, certains expliquent que le principe de la décentralisation est de permettre aux populations de choisir ceux qu’elles estiment à même de gérer leurs collectivités. « Si les électeurs importés sont en nombre important, cela veut dire qu’on nous impose un maire. Et c’est ce qui s’est passé. Si tel est le cas, qu’on ne nous demande pas de voter. Parce que finalement, nos voix ne comptent plus. On ne va pas se laisser faire ».

A la manifestation d’hier, nombre d’entre eux étaient en ‘’tenues’’ de guerriers. « Parce qu’on veut défendre notre commune. Tant que c’est nous qui élirons le maire, il fera ce qu’on veut ou alors on le virera au prochain scrutin. Mais si ce sont des gens venus d’ailleurs qui le font et retournent là où ils habitent, le maire agira selon ses désidératas et nous ne pourrons rien lui faire. Or, c’est ce qu’il s’est passé cette année. Nous pensons que ce n’est pas le sens de la décentralisation.

C’est pour cette raison que nous manifestons », ont-ils affirmé. Ils ont ainsi réalisé des vidéos qu’ils ont postés sur les réseaux sociaux, histoire de prendre à témoin l’opinion, « des graves crises qui risquent de perturber la paix à Jacqueville. Comme toutes les villes de Côte d’Ivoire, nous voulons, nous aussi, avoir la possibilité de designer ceux qui vont diriger notre commune.

C’est tout ce que nous demandons », clament-ils. Des cas de fraudes massives font aussi partie de leurs griefs. Deux des candidats ont d’ailleurs saisi la Commission électorale à cet effet.

BLEDSON MATHIEU