Mouvement des forces d’avenir: “Notre parti doit avoir son candidat’’

Pascal Angui
Pascal Angui
Pascal Angui

Mouvement des forces d’avenir: “Notre parti doit avoir son candidat’’

Dans quelle atmosphère se prépare le deuxième congrès de votre parti qui va se dérouler, du 21 au 23 février, à Abidjan?
Notre congrès se prépare dans une atmosphère de grande sérénité. Nous évoluons allègrement vers les dates que vous venez de rappeler.  Pour cela, nous avons pris un certain nombre de dispositions, notamment la mise en place des organes du congrès, ainsi que nous l’a demandé le bureau politique. Nous avons aussi organisé les conclaves des délégués  d’Abengourou et de Yamoussoukro et le précongrès à Abidjan. A partir de ces rencontres, nous pouvons vous dire qu’aujourd’hui (le 17 février Ndlr)  nos militants sont mobilisés pour aller au congrès et profiter pour faire le toilettage des textes. Nous sommes fin prêts pour le congrès.

Vous dites que le congrès se prépare dans la sérénité, alors que le Mfa connaît une dissidence conduite par Antoine N’Gbala qui  donne de la voix.
M. N’Gbala continue effectivement de donner de la voix dans la presse. Mais nous pensons que la dissidence qu’il conduit est un épiphénomène.

Un épiphénomène...
Oui. M. N’Gbala et son groupe sont dans une forfaiture. Pour autant, nous sommes conscients de leur volonté de perturber nos assises. D’autant plus qu’ils ont attaqué notre siège dès que les dates ont été annoncées. C’est pour cela que nous avons pris des dispositions pour non seulement préparer notre congrès dans la sérénité, mais aussi faire en sorte qu’il se déroule dans la même sérénité. Nous  avons adressé un courrier au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, qui nous a rassuré que tout sera mis en œuvre pour que la sécurité soit totale. Nous avons confiance en nos autorités. Lorsqu’il y a eu la dernière invasion du siège par les dissidents, nous les avons saisies pour dire que force doit être donnée à la loi. Depuis, plus de cent éléments des forces de l’ordre gardent le siège du Mfa. La sérénité y est revenue, à preuve, c’est à mon bureau que je vous reçois (sourires. Ndlr).
Nous avons invité à notre rencontre, toutes les représentations diplomatiques, les partis politiques, les institutions de la République. La sécurité sera de mise parce que c’est toute la nation qui est mobilisée.

Cette discorde pose quand même un problème de légitimité au sein du parti. Que faites-vous pour la régler de manière définitive?
Nous pensons que le congrès est une solution à cela. 6 000 à 8 000 participants y sont attendus. Au sortir de ces assises, toute la Côte d’Ivoire saura qui du président Anaky Kobena et de M. N’Gbala est dans la légalité. Ce sera le congrès de la clarification et de la fin de la forfaiture.

Quels sont les véritables enjeux de votre rencontre?
Les enjeux du Mfa sont la réconciliation, la construction de la nation, les idéaux houphouétistes. Nous pensons que c’est un nouveau départ pour le Mfa, surtout au niveau de la motivation de nos militants. Il est important de dynamiser davantage le parti dans toutes ses composantes.   

La question de la candidature unique au Rhdp sera-t-elle à l’ordre du jour?
La question de la candidature unique au sein du Rhdp auquel le Mfa appartient est importante. Un parti sérieux comme le Mfa ne peut donc pas ne pas en parler à son congrès. 

Sans faire le congrès avant la lettre, quelle est la tendance qui se dessine au sein de votre parti sur cette question?
Comme tous les partis politiques, le Mfa a pour ambition la conquête du pouvoir de manière démocratique. Pour cela, notre parti doit avoir son candidat. Toutefois, on peut analyser la question selon les circonstances du moment. Nous pensons que pour être partie prenante de la coalition des partis houphouétistes, il faut qu’on revienne au Rhdp originel. Ce Rhdp basé sur l’esprit de partage, de dialogue, de considération des différents partis qui le composent. Nous pensons que si tous ces aspects sont réglés, il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas nous inscrire dans la voie de la candidature unique. Les partis sont certes dans la coalition, mais ils sont autonomes. Et le Mfa va exprimer et réaffirmer son autonomie à son congrès.

Pourquoi doit-on payer sept millions de Fcfa non remboursables pour être candidat à la présidence de votre parti ?
Cette disposition  a été préconisée par le bureau politique extraordinaire du 19 octobre 2013. Nous ne faisons que l’appliquer.

Est-ce qu’une disposition aussi importante prise par le bureau politique peut être appliquée au congrès suivant ?
Le bureau politique a pris cette disposition qui va s’appliquer au congrès prochain.

Votre bureau politique serait-il au-dessus du congrès?
C’est vrai que le bureau politique est en dessous du congrès et applique les décisions de celui-ci. Mais pour cette fois-ci, pour être candidat à la présidence du Mfa, il faut s’acquitter des 7 millions de Fcfa.

Interview réalisée par
Pascal Soro
(Collaboration: Clément Kouassi)