Monnaie unique, Zleca, intégration africaine: Alassane Ouattara plaide pour la réciprocité entre les Etats

Monnaie unique, Zleca, intégration africaine: Alassane Ouattara plaide pour la réciprocité entre les Etats

Le Président de la République est rentré de Paris hier, où il a eu des échanges à l’Elysée avec le Président français, Emmanuel Macron. Auparavant, il a participé au 12e Sommet extraordinaire de l’Union africaine pour le lancement de l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), à Niamey.

Le chef de l’État a annoncé, à son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, que les dirigeants africains ont convenus de la mise en œuvre effective, le 1er juillet 2020, du vaste projet d’intégration. « Nous avons été ambitieux en indiquant que la mise en œuvre effective de la Zlecaf doit avoir lieu le 1er juillet 2020 », a annoncé Alassane Ouattara.

Et pour lui, il ne suffit pas de signer et de ratifier les textes relatifs au projet, mais il faut passer concrètement à l’action parce qu’avoir un marché unique pour les marchandises et les services est bénéfique pour l’ensemble du continent. Car ce sera, précise-t-il, l’occasion de renforcer l’intégration économique du continent et d’améliorer les conditions de vie des populations plutôt que de recourir à l’aide et à l’assistance extérieure.

C’est cet exemple, a-t-il dit, que la Côte d’Ivoire montre au niveau continental avec environ 24% de taux de commerce intra africain par rapport à 20% au niveau de l’ensemble du continent.

Rentré en compagnie de son épouse Dominique Ouattara, du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du Secrétaire général de la Présidence, Achi Patrick Jérôme, le Chef de l’État a été accueilli à sa descente d’avion par le Vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan, et une forte délégation des membres du gouvernement.

Alassane Ouattara a précisé que la mise en œuvre de la Zlecaf est un véritable défi pour les pays membres de la zone. C’est pourquoi, il souhaite que tous les pays membres fassent des efforts pour y parvenir. « La Côte d’Ivoire fera tout pour être conforme à ses engagements », a-t-il assuré, rappelant que le gouvernement ivoirien a déjà procédé à la levée de nombreux barrages pour fluidifier la circulation des biens et des personnes et faciliter, du fait de son économie libérale, l’installation d’entreprises de la sous-région et même du continent.

Dès lors, il appelle les autres pays à lever définitivement les entraves au développement des échanges inter-africains, même s’il précise que ce ne sera pas une décision facile pour tous les États.

Le Président ivoirien déplore, en effet, les difficultés auxquelles font face les entreprises ivoiriennes lorsqu’elles veulent s’installer dans les autres pays, tel que cela ressort du rapport du Patronat et du Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire (Cepici). « Nous insistons sur la réciprocité et la nécessité de faire en sorte que les entreprises ivoiriennes qui ont montré leurs capacités de production et de transformation puissent s’installer dans le pays de leur choix », a-t-il souligné. Avant de rappeler les avantages que gagne l’Afrique si les États s’engagent à commercer entre eux. Car si cela est fait, ce sera commercer entre 1,300 milliard d’habitants et plusieurs milliards de devises qui circulent d’un pays à un autre. Ce qui boosterait considérablement la croissance économique des pays.

Alassane Ouattara s’est, enfin, prononcé sur la rencontre du 9 juillet avec Emmanuel Macron. Il dit avoir passé au crible les questions bilatérales, nationales, régionales et internationales. Tout en rappelant l’excellente relation entre les deux pays, le Chef de l’État a confié que des décisions ont été prises concernant la réalisation du métro d’Abidjan.

« Les choses sont maintenant en place concernant l’accord sur les prix et les détails techniques », a-t-il assuré. Autres sujets à l’ordre du jour à l’Elysée, la réalisation de l’Académie régionale de lutte antiterroriste et la question sécuritaire sous régionale. Selon le Président de la République, les travaux de l’académie commenceront le plus rapidement possible.

Pour l’heure, le Président français et lui ont pris la décision de mutualiser leurs efforts pour freiner les difficultés sécuritaires que connaissent certains pays.

HERVE ADOU