Maintien de Gbagbo et Blé Goudé à la Cpi/ Paolina Massidda : "Il y a des possibilités de proroger la détention"

Maintien de Gbagbo et Blé Goudé à la Cpi/ Paolina Massidda : "Il y a des possibilités de proroger la détention"

Maintien de Gbagbo et Blé Goudé à la Cpi/ Paolina Massidda : "Il y a des possibilités de proroger la détention"

L’avocate des victimes, Paolina Massidda était devant les médias, hier. Dès l’entame de ses propos, à la Maison de la presse au Plateau, elle a précisé être là pour défendre toutes ces personnes qui ont subi des préjudices morales et physiques pendant les évènements malheureux survenus en Côte d’Ivoire. « Je ne parle donc pas au nom de la Cpi mais en mon nom personnel en tant qu’avocate des victimes », a-t-elle ajouté.

Cette clarification faite, Paolina Massidda s’est félicitée du maintien de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dans les liens de la détention à la Haye, suite à l’appel interjeté par le procureur Fatou Bnsouda, après que les juges de la Chambre de première instance 1 ont décidé de leur acquittement définitif le 15 janvier 2019.

Elle a précisé que les juges ayant demandé la mise en liberté des détenus, ne l’ont fait que de façon verbale et non à travers une décision écrite motivée. « Cette décision des juges de mettre en liberté MM. Gbagbo et Blé Goudé n’a pas été une décision écrite motivée conformément à la procédure judiciaire. Nous ne comprenons donc pas pourquoi ils ont pris une telle décision. Il y a tout un flou que nous tenons à élucider », a soutenu l’avocate. Avant d’informer que c’est lorsque la Chambre de première instance 1 déposera sa décision écrite motivée pour demander la mise en liberté des détenus que l’accusation pourra par la suite interjeter appel.

Paolina Massidda a indiqué que la tenue de l’audience du 1er février consistera à entendre les derniers arguments de l’accusation et de la défense et non à se prononcer sur la libération ou non de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

A la question de savoir si la Chambre d’appel peut casser la décision de la Chambre de première instance I demandant la relaxe des détenus, elle a répondu : « Cela est prévu par les textes de la Cour. Ce qui veut dire qu’il y a des possibilités de maintenir ou de proroger la détention de MM. Gbagbo et Blé Goudé.»

Les raisons des poursuites dans un seul camp

La conseillère principale du bureau du conseil public pour les victimes, Paolina Massidda, a expliqué aux journalistes les raisons pour lesquelles certaines personnes, au terme des crises, ont été poursuivies et d’autres non. Elle a fait savoir que seule le procureur de la Cpi a mené ses investigations et a décidé de cette option.

Concernant les victimes, elle a soutenu que celles-ci n’ont pas été choisies ou sélectionnées sur une quelconque base arbitraire. Mieux, selon elle, les hommes et femmes qui estiment avoir subi un préjudice moral ou physique, de façon spontanée, peuvent saisir le greffe de la Cpi à l’effet de se faire entendre ou témoigner dans un procès, relativement à la procédure judiciaire de la juridiction internationale. « Et les juges, après vérification des dossiers des victimes, les ont autorisées à la procédure judiciaire et à participer au procès », a-t-elle expliqué.

Par conséquent, Paolina Massidda a déclaré que les victimes qui demandaient que justice leur soit rendue après les souffrances morales ou physiques vécues pendant la crise en Côte d’Ivoire, sont celles qui sont reconnues à la Cpi. La conférencière a rappelé que 729 victimes ont été autorisées par la Cour pénale à témoigner pendant le procès de Laurent Gbagbo et Charles blé Goudé. « Les critères du choix des victimes s’établissent dans la norme 85 de procédures et de preuves de la Cpi qui définit qui peut être qualifié de victimes », a-t-elle exposé.

L’avocate a porté à la connaissance des hommes des médias que l’action des victimes n’est pas de prouver la responsabilité des accusés. Mais d’aider l’accusation à constituer des éléments de preuves en vue d’établir la culpabilité des prévenus devant la Cour.

KANATÉ MAMADOU