Lutte contre la migration clandestine à Doropo: Le Japon dote la Côte d’Ivoire d’un poste de police frontière

Le poste de police frontière de Koguiénou, à la frontière Côte d’Ivoire - Burkina Faso a été inauguré par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité (à gauche).
Le poste de police frontière de Koguiénou, à la frontière Côte d’Ivoire - Burkina Faso a été inauguré par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité (à gauche).
Le poste de police frontiu00e8re de Koguiu00e9nou, u00e0 la frontiu00e8re Cu00f4te du2019Ivoire - Burkina Faso a u00e9tu00e9 inauguru00e9 par le ministre de lu2019Intu00e9rieur et de la Su00e9curitu00e9, Sidiki Diakitu00e9 (u00e0 gauche).

Lutte contre la migration clandestine à Doropo: Le Japon dote la Côte d’Ivoire d’un poste de police frontière

La sécurité se renforce davantage à la frontière Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Un poste de police frontière vient, en effet, d’être ouvert à Koguiénou, village situé à la frontière avec le Burkina Faso, juste après la localité de Doropo. L’ouvrage a été inauguré le vendredi 14 décembre, en présence du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, de l’ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, SEM. Kuramitsu Hideaki et du chef de mission de l’Organisation internationale pour la migration (Oim) en Côte d’Ivoire, Marina Schramm.

Ainsi que de plusieurs autorités administratives, élus, cadres, autorités religieuses et coutumières, responsables des organisations de femmes et de jeunes. D’un coût estimé à plus d’un million de dollars US (plus de 600 millions de Fcfa), le poste de police frontière de Koguiénou est un don du Japon à la Côte d’Ivoire. Il s’agit d’un complexe construit sur un domaine de deux hectares.

Il comprend un bâtiment administratif flambant neuf, avec des locaux pour les formalités d’immigration et d’émigration, une salle radio, un bureau pour le chef de poste, deux bureaux pour les agents, deux vestiaires, deux attentes gardées et des toilettes. A cela s’ajoutent un forage avec château d’eau de 10 m3, une borne fontaine et un bloc de latrines.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, a saisi l’occasion pour exprimer sa gratitude et la reconnaissance du gouvernement ivoirien à l’ambassadeur du Japon, pour le financement de ce projet. « Cet ouvrage et ses équipements flambant neufs sont le fruit de la coopération entre le gouvernement ivoirien, à travers le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, et le gouvernement Japonais. Excellence M. l’Ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, à travers vous, je voudrais adresser la gratitude du gouvernement ivoirien, et plus spécialement celle du Président de la République, Alassane Ouattara, à tout le peuple japonais, pour la part active que vous avez toujours su prendre, à nos côtés, dans la mise en œuvre des programmes de développement de notre pays », a-t-il lancé.

Avant de poursuivre: « Ainsi, notre engagement pour une nouvelle gestion des frontières a trouvé un écho favorable auprès de votre Gouvernement, qui a accepté et exécuté le financement de la construction et de l’équipement du poste de police frontière de Koguiénou que nous inaugurons ce jour. Nous vous en sommes infiniment reconnaissants ». Sidiki Diakité a aussi exprimé sa reconnaissance à l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), qui a assuré l’exécution avec succès de ce projet. 

D’autres postes en construction

Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, face aux menaces sécuritaires liées aux crimes transfrontaliers, aux attaques terroristes, à la traite des êtres humains, au trafic illicite de migrants, la construction de postes frontières conformes aux normes internationales en la matière, demeure une priorité nationale. « La Côte d’Ivoire compte 374 villages frontaliers, dont 53 points de passage terrestres officiels.  Le gouvernement, dans sa politique de maîtrise des flux migratoires, accorde aujourd’hui une place primordiale au problème de gestion des frontières, avec un meilleur dispositif de sécurité, à travers le projet dénommé « Renforcer la sécurité aux frontières de la Côte d’Ivoire », a-t-il souligné.

Dans ce cadre, dira-t-il, il a été entrepris la construction de postes de police frontière dans cinq localités du pays, à savoir : Nigouni dans le département de Tengrela, Gbapleu dans le département de Danané, Gbéléban, Sipilou et ici à Koguiénou. « Le poste de Koguiénou est le 1er entièrement achevé. En outre, dans le cadre du même projet, le poste a été doté d’un véhicule de type 4X4, de deux motos et d’un château d’eau », a-t-il noté.

Le ministre a aussi exhorté les agents de police, affectés à ce poste, de savoir créer les conditions favorables à une nécessaire collaboration entre eux et les populations. « Le policier nouveau que nous voulons dans ce poste, comme dans tous les services de police de notre pays, c’est un policier qui rassure, un policier ouvert, accessible à tous, en un mot, un policier ami de la population ».

Pour sa part, l’ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, Kuramitsu Hideaki, a souligné que la sûreté aux frontières d’un pays est importante, voire indispensable pour maintenir la sécurité et la stabilité d’un pays. La frontière étant le lieu d’échanges commerciaux et humains entre pays voisins. Mais aussi, un lieu important du point de vue stratégique pour la défense nationale. « Raison pour laquelle le gouvernement du japon a décidé de soutenir ce projet élaboré par l’Oim, destiné à réaliser une infrastructure facilitant le contrôle à la frontière et à former les agents concernés », a-t-il affirmé.

Selon lui, le choix de ce poste comme cible, par le gouvernement japonais est lié à sa position stratégique, due  au flux de personnes et de marchandises entre les deux pays. Le diplomate japonais a aussi invité les populations de la localité à collaborer étroitement avec les agents de sécurité. « Le maintien de la sécurité à la frontière est une préoccupation directement liée à chaque habitant installé et vivant quotidiennement à proximité de la frontière. Par conséquent, il est indispensable que tous les habitants  s’y intéressent, soient impliqués et collaborent étroitement avec les agents de sécurité », a-t-il insisté.

Marina Schramm, chef de mission de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) en Côte d’Ivoire a, quant-à-elle, promis que sa structure continuera d’apporter son appui à la Côte d’Ivoire dans la gestion des questions migratoires. A travers notamment une assistance pratique, des conseils d’expert et des recommandations de politiques générales. Elle a également émis le vœu que ces postes de police frontière contribuent à renforcer efficacement la sécurité aux frontières de la Côte d’Ivoire. Afin de lutter contre la criminalité transnationale, y compris le trafic des migrants et la traite des personnes et, surtout, prévenir les menaces de sécurité. « Je voudrais remercier le gouvernement du japon pour l’assistance financière qui a permis à l’Oim de mener avec succès ce projet ».

CASIMIR DJEZOU
Envoyé spécial