Lutte contre l’extrémisme violent: Le Conseil de l’Entente mise sur la prévention

Lutte contre l’extrémisme violent: Le Conseil de l’Entente mise sur la prévention

« Prévention de l’extrémisme violent dans les pays du Conseil de l’Entente ». Tel est le thème de la table ronde que le Conseil de l’Entente a organisée hier, à Abidjan. Ce, en partenariat avec le bureau de Dakar de l’Institut d’études de sécurité (Iss Dakar) et la division Sécurité humaine du Département fédéral des affaires étrangères (Dfae) de Suisse, représenté par la conseillère Carol Mottet.

Cette rencontre qui fait suite  à une autre organisée du 24 au 25 mai 2018 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, portant sur le partage d’expériences et d’analyses sur la prévention de l’extrémisme violent dans l’espace Entente. Il s’agit pour les trois partenaires de partager, au cours de cette table ronde, les résultats de l’atelier de mai et de prolonger la discussion avec un large public de représentants gouvernementaux, de la société civile et de partenaires.

Les risques de propagation de la violence extrémiste  vers les pays du Golfe de Guinée méritent, selon le Secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, Patrice Kouamé, que des dispositions idoines soient prises pour s’en prévenir. En la matière, le Conseil de l’Entente se veut avant-gardiste en optant pour l’approche de prévention. Mais quels sont les ressorts d’une telle approche qui a pour objectif de transformer les causes de la violence ? La nécessité d’apporter une réponse multidimensionnelle est-elle une réalité dans l’espace Entente ? Autant d’interrogations auxquelles cette table ronde a tenté d’apporter des réponses. Dans la mesure où à la table de séance, les panélistes  ont fait preuve d’une maîtrise du sujet et ses déclinaisons (causes, moyens d’action…).

En effet, dans l’Espace Entente, des pays comme le Niger, le Burkina Faso sont  les plus touchés par l’extrémisme violent, les autres pays sont en permanence sous la menace des groupes terroristes. Les causes, selon les panélistes, sont généralement liées à la mauvaise gestion du pluralisme religieux, à la pauvreté, l’exclusion, à la politique (mauvaise gouvernance des zones périphériques ou frontalières). Les réponses à cette avancée du terrorisme dans la région, selon le Dr Lori-Anne Theroux-Benoni, directrice du bureau de Dakar de l’Institut d’études de sécurité (Iss, Dakar) se résument en l’engagement de tous dans la mise en œuvre des stratégies nationales communes, au rôle des femmes, la restauration de l’autorité de l’Etat et la menace d’action militaire crédible.

Pour elle, il y a urgence d’agir en bloc pour mieux contrer l’extrémisme violent.  Au fond, l’action primordiale devant ces menaces terroristes est la prévention. A ce niveau, le Conseil de  l’Entente, à en croire Issa Moko, directeur du département de la Coopération politique de la paix et de la sécurité de l’institution, souligne l’importance de la ‘’subsidiarité et la complémentarité entre le Conseil de l’Entente et la Cedeao ainsi que l’Uemoa au travers des accords-cadres qui les lient désormais. Des études, dit-il, sont en cours et seront soumises à la conférence des Chefs d’Etat pour approbation.

Dans le cadre de la prévention, la Côte d’Ivoire, au dire de Vassiriki Traoré, Coordinateur national du renseignement (Cnr) au cabinet de la Présidence de la République peut s’enorgueillir des mesures d’anticipation mises en œuvre. Cependant, le concours des populations est tout aussi nécessaire dans cette politique de sécurisation contre le terrorisme violent, a-t-il plaidé.

GERMAINE BONI