Le débrief: Une pensée mondiale…20 ans après

La commémoration des 20 ans du génocide rwandais
La commémoration des 20 ans du génocide rwandais
La commu00e9moration des 20 ans du gu00e9nocide rwandais

Le débrief: Une pensée mondiale…20 ans après

Le débrief: Une pensée mondiale…20 ans après

Ce lundi 7 avril 2014, le Rwanda commémore un événement que le monde entier n’oubliera jamais. Le génocide d’avril-juillet 1994. Trois mois au cours desquels 800 mille personnes (soit près d’un million) ont été tuées, massacrées. Atrocement. Les images restent parfois insoutenables.

A la veille de l’anniversaire de cette histoire vieille de 20 ans, la semaine s’est achevée sur la question de la responsabilité des uns et des autres. Autrement dit, qui a fait quoi ? Ou qui n’a rien fait pour empêcher ces crimes massifs ? Une question éternelle qu’on croyait évacuer par le temps et par des scènes de « réconciliation » nationale et internationale.

Mais les accusations ont la peau dure. Les enjeux diplomatiques en constituent certainement l’une des principales raisons. Dans une
interview, le président Paul Kagamé accuse la France d'avoir joué, de même que la Belgique (ex-puissance coloniale) un « rôle direct dans la préparation du génocide » et d'avoir participé « à son exécution même ». La réaction de Paris ne s’est pas fait attendre.

Dès Samedi, Paris a annoncé le retrait de sa participation des cérémonies marquant ce triste anniversaire. Dimanche, l’information relayée par les médias a été relativisée. La France précise que c’est le voyage à Kigali de la ministre Christiane Taubira qui a été annulé, pas la participation aux cérémonies officielles qui sera finalement assurée par l’ambassadeur sur place. Mais Kigali a décidé de ne pas recevoir le diplomate français sur le lieu de la commémoration officielle.

Non seulement, la France contexte la version des faits relatés par le président rwandais, mais elle se dit surprise par sa position. « La France est surprise par les récentes accusations portées à son encontre par le président du Rwanda…qui sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays », a réagi le porte-parole du quai d’Orsay, Romain Nadal.

Alors que des Français n’hésitent pas à leur tour à dénoncer le rôle qu’aurait joué l’actuel président rwandais dans le génocide, l’ancien ministre français de la défense Paul Quilès (1985-1986) soutient aussi que « Paul Kagamé a été impliqué dans des opérations extrêmement graves qui ont fait des centaines de milliers de morts dans l'Est du Congo et il y a eu des assassinats qu'il a quasiment revendiqués ».

Dans tous ces échanges, les grands perdants sont certainement les victimes. Une double perte, à cause de l’éclipse de leur souvenir. Pourtant, « souvenir, unité, renouveau » est le thème de toute cette commémoration qui devra durer trois mois, comme l’a été le génocide. Pour des observateurs, le Rwanda peut quand même se vanter d’avoir retrouvé son unité. Les mêmes observateurs citent le pays comme une réussite économique. Un nouveau départ donc, pourrait-on dire.

Bonne semaine à toutes et à tous !


Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info