Le débrief: Simone Gbagbo ne sera pas envoyée à La Haye, si…

Mme Simone Gbagbo, ex-Première dame de la Côte d'Ivoire
Mme Simone Gbagbo, ex-Première dame de la Côte d'Ivoire
Mme Simone Gbagbo, ex-Premiu00e8re dame de la Cu00f4te d'Ivoire

Le débrief: Simone Gbagbo ne sera pas envoyée à La Haye, si…

Le débrief: Simone Gbagbo ne sera pas envoyée à La Haye, si…

C’était une « visite technique ». La procureure de la Cour pénale internationale (Cpi) vient de passer 48h en Côte d’Ivoire. Fatou Bensouda a d’abord rencontré le ministre de la Justice. Vendredi. Le même jour, elle a eu des entretiens avec le nouveau Chef de l’Onuci, Aïchatou Mindaoudou.

Au ministre de la Justice, Madame Bensouda a dit être venue pour poursuivre ses enquêtes, conformément aux recommandations des juges, dans le dossier Laurent Gbagbo. Au haut fonctionnaire onusien, elle a dit la même chose: trouver des éléments complémentaires, pour étayer l’accusation contre l’ancien Chef de l’État ivoirien.

Début juin dernier, les juges de la Cpi avaient décidé de demander des informations ou des éléments de preuve additionnels, sans arrêter si oui ou non il y aura procès contre M. Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité. Entre autres. Pour les magistrats, le dossier d’accusation n’est pas vide, « mais il doit être assez solide pour aller au-delà de simples supputations et permettre de renvoyer Laurent Gbagbo en procès ». Résume ainsi un confrère.

Lors d’une conférence de presse tenue samedi, la procureure a indiqué qu’elle entend donc boucler cette affaire. Elle a également indiqué vouloir achever les autres affaires en cours, telles que celle liée à l’ex-Première Dame. Simone Gbagbo fait, en effet, l’objet d’un mandat d’arrêt rendu public depuis novembre 2012, mais la réponse (définitive) des autorités ivoiriennes n’est pas encore connue.

Ou bien elles décident de juger Madame Gbagbo sur le sol ivoirien, ou bien elles acceptent de la transférer à La Haye comme demander par la Cpi. Vouloir juger Madame Gbagbo en Côte d’Ivoire est « une prérogative que le statut de Rome reconnaît aux autorités ivoiriennes ». Mais « ce sera aux juges de décider si le cas est recevable devant la Cpi », a précisé la procureure, en tournée à Abidjan. En faisant comprendre que le gouvernement ivoirien doit faire une « demande » dans ce sens.

Sur ces deux affaires, Laurent et Simone Gbagbo, la réaction du Front populaire ivoirien (Fpi) ne tardera certainement pas. Dans une déclaration rendue publique vendredi, le parti de Laurent et Simone Gbagbo accusait déjà la nouvelle chef de l’Onuci d’être « partiale ». « 
Le Fpi a des raisons objectives de douter de l'impartialité de Madame Aïchatou Mindaoudou Souleymane dans son rôle de représentante spéciale du Secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire », affirmait un communiqué du parti.

Le Fpi qui se présente comme « 
un parti assurément responsable des actes qu’il pose » a produit un autre communiqué, signé le 15 juillet, où il proteste aussi contre l’invitation à demander « pardon » lancée par le Président de la République. « Le Comité central s’insurge (…) contre les propos tenus par le Chef de l’État appelant le Front populaire ivoirien à se repentir de la crise post-électorale », affirme ledit communiqué.

Cette sortie a immédiatement appelé une autre du Rdr, qui rappelle que la crise post-électorale de 2010-2011 a fait au moins trois mille morts. « Nous avons tous maintenant compris que le Fpi ne changera jamais. Ils sont contre la réconciliation. Il est peut-être temps que des décisions vigoureuses soient prises à l'instar de ce qui s'est passé en Libye, en Tunisie, en Égypte et en Irak. Où les partis dont sont issus les dictateurs déchus, ont été tout simplement dissous », a notamment déclaré le porte-parole principal du Rdr.

Paix et réconciliation pour tous, cette semaine !


Barthélemy KOUAME

barthelemy.kouame@fratmat.info