Le débrief: Le Président arrive, tout est "clean"

Le Président de la République entame aujourd’hui une visite d’État dans la région du Gbèkè. Des semaines durant, c’était la grande toilette. N’est-ce pas que c’est une fête pour les populations ! Ce n’est pas toujours qu’on reçoit le Chef de l’État dont les tâches sont nombreuses, et cela se comprend. A Bouaké, chef-lieu, tout comme dans toute la région, tout ou presque a été remis à neuf.

Mercredi, on a appris de notre correspondant régional que le stade de la paix de Bouaké a été rénové. Tribunes, pelouse, bureaux, clôtures… Les travaux ont concerné tous les compartiments de cette infrastructure construite à la faveur de la Coupe d’Afrique des nations de 1984.

Samedi, « des contingents de militaires ivoiriens ont été déployés de manière impressionnante » à Bouaké et à Botro, a-t-on appris de l’Agence Chine Nouvelle. « Selon le préfet de Botro, Lamine Cissé, des patrouilles motorisées et pédestres ont été initiées afin de débusquer les individus armés qui troublent la quiétude des populations », a ajouté notre confrère.

Dimanche, on a appris de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) que « la ville de Bouaké a retrouvé, depuis quelques jours, son éclat nocturne, grâce aux travaux d’entretien de l’éclairage public ». « Au niveau des grandes artères et des voies secondaires de la ville, les lampadaires défaillants ont été remplacés, le réseau a été renforcé par endroit avec l’implantation de nouveaux poteaux, favorisant un éclairage homogène », a détaillé notre confrère.

Les amoureux du football et les sportifs de la région en général sont donc heureux. Tout comme l’éclairage public revenu rend heureuse toute la population. Il n’en est pas moins pour la sécurité. Tout est « clean », propre. Mais pour combien de temps la population aura-t-elle droit à cela ? La question ne manque pas de trottiner dans les esprits.

Si le Président initie ces visites, c’est pour apporter le développement. Mais avant tout, pour apporter un développement immédiat, notamment à travers la réalisation de nouvelles œuvres ou la réhabilitation de celles qui existaient déjà. Et chaque fois, le Président fait tout, à en croire les témoignages dont ceux cités plus haut, à ce qu’il en soit ainsi. Mais considérant les mêmes témoignages, on part chaque fois de rien ou presque, selon des observateurs.

Le stade de Bouaké est certainement l’illustration de cet « éternel recommencement ». Ces dernières années, il a en effet subi plusieurs réparations successives dont la plus grosse a été faite à l’occasion des cérémonies de la « flamme de la paix » en 2007. Il en est de même pour l’éclairage public. Tout avait été refait à la même occasion. Côté sécurité, de nombreuses initiatives dont celle de la police militaire ont été prises, et pourtant les coupeurs de route bien qu’en déroute…restent nuisibles.

Il est vrai que le temps occasionne forcément des révisions. Mais quand au lieu de faire des liftings, c’est-à-dire des dépoussiérages ou des ajustements légers, on est obligé de faire des réhabilitations, il faut dire que la maintenance régulière n’était pas au rendez-vous. Quand le président donne le coup d’envoi ou l’orientation, il faut exécuter et suivre, et ne pas attendre le prochain coup d’envoi. Autorités locales et populations…sont interpellées. L’obtention de nouveaux acquis est à ce prix. Le développement est à ce prix.

Chaque semaine est l’espérance d’un renouveau. Qu’il en soit ainsi pour chacune et chacun cette semaine.

Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info