Le débrief: Le feuilleton Michel Gbagbo

Michel Gbagbo n'a pu se rendre à Paris pour répondre à la convocation des avocats.
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Le débrief: Le feuilleton Michel Gbagbo

Le débrief: Le feuilleton Michel Gbagbo

Jeudi 13 février. On apprend que Michel Gbagbo, fils de l’ancien Président Laurent Gbagbo, doit se rendre à Paris, vendredi, pour répondre à une convocation de la justice française. Cette convocation, pour rappel, fait suite à une plainte qu’il a déposée contre le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, « pour traitement dégradant et inhumain ». L’annonce de son déplacement à Paris est faite par l’un de ses avocats, Me Rodrigue Dadjé.

Tous les vols commerciaux en direction de la France partent de l’aéroport d’Abidjan dans la soirée. Dans l’après-midi du vendredi, on apprend auprès de la justice ivoirienne que Michel Gbagbo qui doit faire face à une procédure judiciaire locale, n’a pas l’autorisation de quitter le territoire. Pour ne pas constituer un « blocage » à ladite procédure. Michel Gbagbo avait, en effet, été arrêté lors du dénouement de la crise post-électorale pour son rôle présumé durant cette période. Incarcéré, il a bénéficié d’une liberté provisoire en juillet dernier, en compagnie de plusieurs autres pro-Gbagbo.

Pour les avocats, les choses se présentent autrement. Ils accusent d’ailleurs la justice ivoirienne « d’empêcher la procédure (française) de suivre son cours ». « Michel Gbagbo se présentera à l’aéroport vendredi soir », a fait savoir Me Habiba Touré, avocat parisien. Avant d'ajouter: « s’ils décident de l’arrêter, ils en subiront les conséquences ». Vendredi soir, Michel Gbagbo n’a pas pu prendre son vol et s’est retrouvé interpellé par la police. Avant d’être conduit dans des locaux de ladite administration. Il s’agit des locaux de la Direction de la surveillance du territoire (DST), croient savoir les avocats.

Ce lundi, il devrait être présenté à un juge. Celui-ci aura la charge de donner une suite à cette affaire. Ce n’est pas la première fois que Michel Gbagbo tente de quitter le pays pour « répondre à une convocation de la justice française ». Début novembre dernier, il n’avait pu prendre l’avion pour Paris.

Avant que le juge ne tranche, on peut résumer l’affaire en des termes suivants. D’un côté, Michel Gbagbo, citoyen ivoirien, qui a une affaire pendante devant la justice ivoirienne. Cette affaire n’a pas encore connu son épilogue, puisque l’accusé est en liberté provisoire. Ce qui se passe dans la tête des juges ivoiriens, c’est que si on le laisse quitter la Côte d’Ivoire, il ne pourra plus répondre des actes qui lui sont reprochés.

De l’autre côté, on a Michel Gbagbo, citoyen français, qui a une affaire pendante devant la justice française. Ce qui se passe dans la tête des juges français, c’est qu’il doit être entendu physiquement, d’où les convocations. S’il ne peut pas se rendre en France, la procédure n’ira pas à son terme. Elle sera bloquée.

Que se passe-t-il dans la tête de la justice tout court ? Faut-il une coopération de tous les intervenants dans l’affaire Michel Gbagbo ou chacun doit-il jouer en solo ? Paris doit-elle attendre que la procédure d’Abidjan aille à son terme avant de poursuivre la sienne ? Les deux procédures peuvent-elles être menées concomitamment ? Que se passe-t-il dans la tête du justiciable lui-même, Michel Gbagbo ? Est-il prêt à faire la navette entre Paris et Abidjan au rythme des convocations de chaque juge ?

Paix et amour à toutes et à tous !


Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info