Le débrief: "La CPI fait son travail"

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo
L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo
L'ex-pru00e9sident ivoirien Laurent Gbagbo

Le débrief: "La CPI fait son travail"

Le débrief: "La CPI fait son travail"

Le dossier Laurent Gbagbo était à la une, toute la semaine écoulée. Tout le monde attendait la décision des juges de la Cour pénale internationale (Cpi). Trois mois après l’audience de confirmation des charges. Soit ils décidaient que les charges retenues contre l’ancien Chef de l’État sont suffisantes pour l’ouverture d’un procès, soit, pour eux, il n’y a pas de quoi ouvrir un procès pour « crimes contre l’humanité », notamment. La procédure laissait envisager « quatre cas de figure », selon le porte-parole de la Cpi. Et les juges avaient jusqu’au lundi 03 juin pour décider.

Le lundi, les juges étaient effectivement présents au rendez-vous. Mais la décision, elle, a été reportée. Selon une note officielle, les juges ont décidé d’ « ajourner » leur décision pour ou contre un procès contre M. Gbagbo. Dans le même temps, ils ont demandé au procureur d’apporter des preuves additionnelles.

Au Fpi, parti créé par Laurent Gbagbo, on a immédiatement crié « victoire ». Et demandé « la relaxe pure et simple » du prisonnier. L’argument de tous les pro-Gbagbo, c’est que « la Cpi n’a pas de preuves contre Gbagbo ». Pour « la presse bleue », cela est même « une mission impossible » que les juges viennent de confier à Fatou Bensouda, le procureur. Cette presse s’appuie certainement sur les explications des avocats. Ceux-ci estiment, en effet, que « les juges ont considéré que le procureur s’appuyait sur des documents invérifiables ou des documents qui se contredisaient mutuellement. En d’autres termes, les juges ont considéré que le narratif du procureur ne reposait sur rien ».

Pour sa part, le gouvernement a dit « prendre acte » de la décision des juges. Au sortir d’un conseil des ministres jeudi soir. Mais les journalistes ont voulu avoir la réaction du président de la République lui-même.

Interrogé dimanche à Pointe Noire (République du Congo) où il achevait une visite d’État, Alassane Ouattara a donné sa position sur le dossier. « La Cpi fait son travail. Je fais le mien pour mes compatriotes », a-t-il déclaré. Pour le Chef de l’État, « les juges… ont fait un certain nombre de recommandations qui s’adressent au procureur. La Côte d’Ivoire attend simplement la décision de la Cpi ». Le président Ouattara précise: « il appartient au procureur de fournir les documents complémentaires qui lui ont été demandés ».

La Cpi va donc poursuivre « son travail ». Jusqu’en avril 2014, au plus tôt. C’est à cette période-là que les juges prendront une nouvelle décision. En attendant, ils ont néanmoins décidé, indirectement, que Laurent Gbagbo restera en prison, avons-nous constaté.

Bonne semaine, bon travail à toutes à tous !

 

Barthélemy KOUAME

barthelek@yahoo.fr