Le débrief: Ils ont encore frappé le Niger

Le débrief: Ils ont encore frappé le Niger

Le débrief: Ils ont encore frappé le Niger

Les autorités sont formelles. Il s’agit d’actes « terroristes ». « Les événements d'hier (samedi) ont permis l'évasion d'environ 22 personnes parmi lesquelles des terroristes », a déclaré le ministre de la justice, Marou Amadou. Les « terroristes » seraient donc venus libérer certains de leurs membres incarcérés.

« Parmi ces personnes, il y a le nommé Chedani qui était déjà condamné pour l'assassinat de quatre Saoudiens et d'un Américain. Ce monsieur est activement recherché », a d’ailleurs précisé le ministre. De fait, les regards sont tournés vers les islamistes maliens et leurs alliés qui se sont volatilisés, pour la plupart, après l’intervention des troupes françaises et africaines dans le Nord du Mali.

L’attaque de la prison de Niamey ne serait donc pas que pour libérer des membres de Boko haram, groupe islamiste nigérian. Cela participe des « représailles » promises par les jihadistes, en général, croient savoir des analystes. Et comme tous les pays qui interviennent au Mali sont concernés, des dispositions sont prises partout ailleurs. Lundi 27 mai, le ministère français des Affaires étrangères a posté un message pour appeler les ressortissants français de Côte d’Ivoire à « une vigilance accrue ».

La menace jihadiste serait en effet bien réelle à Abidjan. « En mars, les premières arrestations de jihadistes ont eu lieu à Abidjan. Une cellule de moins de dix hommes de nationalité égyptienne, selon certaines sources, a été démantelée dans une opération conjointe entre les forces de sécurité françaises et ivoiriennes », écrit en effet Rfi (Radio france internationale), dans une édition web datée du samedi 1er juin. « Ces jihadistes s'apprêtaient à viser des intérêts français en Côte d'Ivoire », ajoute notre confrère.

Le « test d’évacuation » de ressortissants français, réalisé par la force Licorne en fin de semaine dernière entre-t-il dans le cadre des dispositions prises face à la « menace terroriste » ? Au ministère français de la Défense, il s’agit d’être prêt en cas de « troubles graves », sans toutefois préciser la nature desdits troubles.

Gbagbo à la Cpi. C’est un autre grand sujet qui a meublé la semaine. Ce lundi, devrait intervenir la décision des juges : charges confirmées ou pas pour l’ancien Chef de l’État. Partisans et adversaires attendent le verdict. En attendant, les avocats semblent avoir perdu tout espoir de remporter… la bataille. L’un d’entre eux, Dov Jacob, n’a pas hésité à tweeter vendredi que toutes ses « illusions se sont évaporées ». Dimanche, lors d’une émission radio, un autre a semblé déjà préparer les esprits à l’après confirmation des charges. « Laurent Gbagbo pense à ce qui serait beau… », a en effet déclaré Me Emmanuel Altit, à une radio. Ajoutant que l’ancien président de la République ne se préoccupe pas de ce qui peut lui arriver.

Stratégie ou réel sentiment de défaite avant l’heure ? On le saura cette semaine. Dans tous les cas, La Cpi ne semble pas avoir fini avec la Côte d’Ivoire. Une annonce pour le recrutement d’interprètes Bété, Dioula, Guéré et Baoulé expirée fin 2012, a été réactivée dans la semaine. Elle est bien visible sur le site Internet de l’institution.

Bonne semaine à toutes et à tous !

Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info