Le débrief: Nous sommes tous RFI,…Rouges mais Forts et Intacts

Ghislaine Dupon et Claude Verlon vient rappeler que les journalistes, en pareilles circonstances, sont toujours RFI :
Ghislaine Dupon et Claude Verlon vient rappeler que les journalistes, en pareilles circonstances, sont toujours RFI :
Ghislaine Dupon et Claude Verlon vient rappeler que les journalistes, en pareilles circonstances, sont toujours RFI :

Le débrief: Nous sommes tous RFI,…Rouges mais Forts et Intacts

Le débrief: Nous sommes tous RFI,…Rouges mais Forts et Intacts

Samedi 2 novembre. C’est un drame comme on les déteste de tout notre être. « A 13h10 exactement, les deux journalistes ont été kidnappés par un petit commando et ont été amenés hors de Kidal. Un peu plus tard, leurs corps ont été retrouvés à douze kilomètres exactement de Kidal. Assassinés. Froidement. L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles ». Ce récit, dimanche, du ministre français des Affaires étrangères confirme le meurtre dont ont été victimes les deux envoyés spéciaux au Mali de Radio France Internationale (RFI). On aurait tous voulu que la nouvelle de leur enlèvement soit démentie, mais hélas. C’est celle du crime, l’annonce du « double crime » même, comme on a entendu dire, qui a suivi. Tombée quelques temps seulement après l’alerte au kidnapping.

Rouges. Nous le sommes tous de colère. Nous sommes tous sous le choc. Cherchant à comprendre ce qui s’est passé. « 
Ce qu'explique leur chauffeur, c'est qu'un homme enturbanné, parlant Tamachek, a braqué une arme sur lui, lui demandant de sortir du véhicule et de s'allonger par terre. Les assaillants ont ensuite fait sortir nos deux envoyés spéciaux, les ont ligotés et les ont fait entrer dans leur véhicule », lit-on sur le site web de la radio. La suite est tragique. C’est un meurtre froidement exécuté par des hommes qui plus de 24 heures après n’avaient pas encore osé revendiquer leur acte.

Forts. Nous le sommes cependant. Les premiers éprouvés par le drame en ont fait la démonstration. Derrière les visages fermés par la tristesse, au-delà des gorges nouées par l’émotion, les journalistes faisaient montre d’une force à nulle autre pareille. A RFI et à France 24, qui appartiennent au même groupe de presse, le travail a continué. Les auditeurs et téléspectateurs ont eu droit à leurs émissions.

Intacts. Parce qu’il faut le rester. Quand on est journaliste par vocation ou par profession, on reste journaliste. Tout court. Quels que soient les événements. RFI en a également fait la démonstration. Depuis l’annonce du drame, les faits sont restés les faits, les commentaires sont restés libres mais obéissant à l’éthique et à la déontologie du métier. La vive émotion n’a donné lieu à aucune motion de justicier ou de revanchard.

Si on croyait pouvoir faire taire les journalistes et la presse dans son ensemble en perpétrant ce crime, c’est vraiment peine perdue. Il y aura toujours un ou des journalistes pour témoigner, pour dénoncer. Si ce crime obéit plutôt à une logique qui fait passer le journaliste pour le mouton de sacrifice pour faire mal à d’autres intérêts, c’est également foiré. Il y en aura toujours pour en parler, pour critiquer. Ce n’est pas la première fois que des journalistes sont violentés jusqu’à mort. Le cas de Ghislaine Dupont et Claude Verlon vient rappeler que les journalistes, en pareilles circonstances, sont toujours RFI: Rouges de colère mais ont la Force de garder leur sang-froid pour être Intacts. En tant que témoins de leur temps. Pour l’humanité. Et certainement, pour l’éternité.

Ghislaine et Claude, Citoyens d’Afrique, Citoyens du monde, reposez en paix ! Trente ans de métier, cela ne s’efface pas aussi facilement. Même pas par des fusils. Allez en paix !


Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info