Guillaume Soro: ‘‘La situation en Égypte est complexe’’

Guillaume Soro a conduit la délégation de l'Oif en Egypte
Guillaume Soro a conduit la délégation de l'Oif en Egypte
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Guillaume Soro: ‘‘La situation en Égypte est complexe’’

Guillaume Soro: ‘‘La situation en Égypte est complexe’’

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, nommé chef de la mission de contacts et d’informations de la Francophonie a remis son rapport  le 22 juillet dernier au Secrétaire général de l’Oif, Abdou Diouf. Après la remise, le vice-président de l’Assemblée parlementaire francophone (Apf) a fait le point de sa mission sur la chaîne de télévision panafricaine ‘‘ Africa 24 ’’.

Vous venez de présenter votre rapport de mission au Secrétaire général de la Francophonie, M. Abdou Diouf.  Comment a-t-il été accueilli ?

Le président Abdou Diouf nous a honorés en nous demandant de conduire une telle mission en Égypte. J’étais accompagné par de grandes personnalités comme Mme Françoise Bertieaux, une Belge, présidente du Réseau parlementaire des femmes et un ancien ministre marocain M. Mohamed Auajjar, et Christophe Guilhou, diplomate français. Ce rapport consistait notamment à prendre des contacts et à recueillir des éléments d’informations pour mieux informer le Secrétaire général.

Quel bilan faites-vous de votre mission en Égypte ?

La situation en Égypte est complexe et encore tendue. Car, il y a encore des manifestations pro-Morsi et anti-Morsi. Mais, nous revenons aussi avec le sentiment et l’intime conviction que nous pouvons trouver des solutions. Le simple fait que nous ayons été reçus par toutes les parties c’est important. Nous avons rencontré une quarantaine d’interlocuteurs et ceci donne de la matière pour mieux informer M. Abdou Diouf.

Le gouvernement intérimaire vient de prêter serment et l’ancien Président Morsi est toujours détenu dans un endroit tenu secret. Vous parlez de solutions. Quelle feuille de route vous a été présentée ?

La feuille de route du gouvernement est bien connue. C’est de faire des élections d’ici neuf mois en passant par un référendum pour adopter la nouvelle constitution, faire des élections législatives et achever le processus par l’élection présidentielle. Vous avez évoqué le cas de M. Morsi, je dois dire que c’est une question qui préoccupe au plus haut point le Secrétaire général de la Francophonie et nous avons été chargés de passer un message aux autorités égyptiennes. Nous avons rencontré cinq membres du nouveau gouvernement et leur avons réitéré l’engagement à traiter M. Morsi avec dignité.

Comment l’Oif peut-elle contribuer au processus de sortie de crise en Égypte ?

L’Oif a une grande expertise en matière d’observations des élections mais aussi en matière d’accompagnement des processus démocratiques, notamment la réconciliation. Je dois vous dire que nous avons rencontré le Président intérimaire et son vice-président El-Baradei, et au moment où nous parlons, l’Égypte vient de transmettre à la Francophonie, une demande officielle pour les accompagner dans leur processus de réconciliation. Naturellement, il revient au Secrétaire général de la Francophonie et aux instances d’analyser cette demande. Ceci dit, je pense que très peu se souviennent mais l’Égypte est membre de la Francophonie depuis 1983 et l'une des hautes personnalités l'a dirigée. Il s'agit de M. Boutros Boutros Ghali. Il était donc du devoir de la Francophonie d’être sur place pour apporter sa solidarité au peuple égyptien. C’est pourquoi, je me réjouis que l'Oif ait été accueillie aussi bien par les Frères musulmans que par le Front du salut national ainsi que par les autorités gouvernementales.

Propos retranscrits sur Africa24 par CHEICKNA D. Salif