Gouvernance/Namizata Sangaré (CNDHCI): « La décentralisation constitue aujourd’hui un processus irréversible »

Gouvernance/Namizata Sangaré (CNDHCI): « La décentralisation constitue aujourd’hui un processus irréversible »

« Par rapport aux enjeux du développement, la décentralisation constitue aujourd’hui un processus irréversible dans l’organisation administrative de l’Etat », a affirmé la présidente du Cndhci, Namizata Sangaré. Selon elle la décentralisation exige de l’Etat d’importantes ressources,  de nombreux savoir-faire et une participation citoyenne à la gestion de la collectivité.

Poursuivant, la présidente du Cndhci, Namizata Sangaré a relevé que ce panel offre l’opportunité de jeter un regard sur la décentralisation surtout au moment où les élections municipales et locales sont prévues le 13 octobre 2018. Et d’ajouter qu’il : « vise à informer les participants sur les acquis au niveau des communes, des départements et des districts sur leur limite,  la contribution des citoyens à la gestion de leurs cités et les perspectives  de la décentralisation en Côte d’Ivoire ».

Abordant le sous-thème « Décentralisation et développement local : Les collectivités territoriale dans le développement en Côte d’Ivoire », André Sohou, chargé de la décentralisation et de l’accompagnement des collectivités territoriales de l’Ardci a fait remarquer que l’administration ivoirienne à une attirance vers la centralisation et une volonté de décentralisation. Ce qui, dira-t-il est traduit par l’article 1 de la Loi N0 2014-451 du 5 août 2014. La décentralisation, a-t-il expliqué, consiste pour l’Etat à transférer  à des organes élus  des compétences qu’ils exercent sur leur ressort territorial.

Selon lui, la Côte d’Ivoire s’est engagée dès son accession à l’indépendance  dans une politique consistant à "gouverner  de loin mais à administrer de près" par la décentralisation.  La Côte d’Ivoire compte aujourd’hui 201 communes, 31 régions et 2 districts  autonomes. Pour M Sohou, l’Etat doit accompagner les collectivités territoriales à l’autonomie et ne devra pas s’ériger en obstacle  de développement local. En ce qui concerne le bilan de la décentralisation, il a estimé que beaucoup a été fait et que beaucoup reste encore à faire. « Le taux de scolarité élevé en Côte d’Ivoire est à mettre à l’actif des collectivités territoriales tout comme la multiplication des centres de santé à l’intérieur du pays », a-t-il fait remarquer.

Abordant le sous-thème « La décentralisation, Gouvernance locale et Développement local au travers d’une approche territoriale », le président de Civis Côte d’Ivoire, Dr Christophe Kouamé s’est appesanti  sur la participation du citoyen à la gestion dans les collectivités territoriales. « Les citoyens sont rarement interrogés par leurs conseillers sur leurs besoins ou initiatives et les stratégies qu’ils souhaitent voir mettre en œuvre pour le développement de leurs collectivités », a-t-il dénoncé.

Poursuivant, il a souligné que les citoyens, les organisations de la société civile font l’objet de peu d’appui et de formation pour leur permettre de comprendre leurs droits et devoirs. Toute chose qui ne leur permet pas de prendre part aux processus, et d’exiger le compte-rendu des actions mises en œuvre par leurs élus.  « La qualité, la continuité et l'efficacité du service public local commande la mise en place d'une fonction publique locale appropriée. Il s'agira d'assurer la sécurité juridique et sociale d'agents permanents, bénéficiaires d'une formation adéquate pour conduire le développement local. Il faut soustraire les agents des collectivités aux pressions, menaces et incertitudes politiques », propose Dr Kouamé.

En tout cas pour lui, des efforts restent à faire en ce qui concerne le cumul des mandats et la composition des conseils qui doivent refléter la composition des populations des localités.

Notons que les communications relatives à « La décentralisation : quel bilan en Côte d’Ivoire ? » et « Le processus de décentralisation en Côte d’Ivoire : quelles stratégies de planification des activités des Conseils municipaux pour un développement participatif réussi ? »  qui auraient dû être animé respectivement par un représentant du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité et un représentant de l’Uvicoci n’ont pas pu être faites. Lesdits représentants étant absents.

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info