George Weah, Président du Liberia: Les points saillants du parcours d’un self-made-man

George Weah, Président du Liberia: Les points saillants du parcours d’un self-made-man

George Weah, Président du Liberia: Les points saillants du parcours d’un self-made-man

Un point important à relever dans cette odyssée, le comportement de George Weah quand il brigue le suffrage universel pour la première fois en décembre 2005. La plupart de ses partisans étaient convaincus qu’il avait remporté le scrutin. Donc que sirleaf ne l’a emporté que par la tricherie. Le footballeur avait le choix de suivre les radicaux de son camp qui lui proposaient le clash. Mais lui, a choisi la voie de la sagesse. Une vive contestation des résultats du vote dans un Liberia encore divisé aurait pu plonger le pays dans une autre guerre. Il a compris que les siens n’en avaient plus besoin.

Devenu maintenant politique à l’issue du scrutin, Weah va jouer l’humble.

On lui reprochait son manque d’instruction, il va payer des études aux Etats-Unis et obtenir des diplômes. On lui brandit le manque d’assise politique? Il va créer un parti politique. Il n’avait aucune expérience ? Il va commencer par le bas en se faisant élire sénateur. Entre temps, il va sillonner les capitales africaines et même européennes pour se former aux subtilités de la diplomatie. George a appris de 2005 à ce jour tout ce qu’il ne connaissait pas, tout ce qui était indispensable à diriger un pays. Ça aussi ça été sa force.

Le rôle des Taylor

La carrière politique de George Weah est marquée par les Taylor. Charles, le mari, donnera le coup d’envoi. C’est lui qui va pousser les Liberiens à voir l’actuel président en politicien. En effet en 2002, après avoir manqué de peu la qualification pour la coupe du monde, il dénonce le peu d’enthousiasme des autorités à soutenir l’équipe nationale. Weah voulait juste demander plus d’engagement du gouvernement. Mais la réaction du président d’alors, Charles Taylor, est virulente. Il fait saccager et brûler la maison du héros national. L’enfant prodige devient alors martyre. «Taylor était jaloux de ma popularité », dira-t-il. Quelques années plus tard, pour accéder au pouvoir, George Weah choisit pour colistier Jewel Howard-Taylor. La banquière lui apporte le soutien des partisans de son ancien mari et aussi la caution des milieux financiers. Comme aux États-Unis, les électeurs libériens choisissent un ticket présidentiel. Le choix du vice-président est ainsi stratégique.

Pour sa troisième tentative, George Weah a eu la main heureuse en s’alliant à Jewel Howard-Taylor. Un choix sulfureux mais tactique. Sans craindre les polémiques, George Weah n’a pas hésité à lancer une coalition intégrant le Front national patriotique, l’ancien parti de Charles Taylor. Il s’est même entretenu par téléphone avec le détenu. Si l’ancienne femme de Charles Taylor, condamné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité est suspectée d’avoir joué un rôle trouble pendant la guerre civile, elle lui a cependant permis de récolter de nombreuses voix. Dans le comté de Bong, où elle est sénatrice, George Weah a recueilli 70 % des voix. Là où, à la première tentative, il n’avait récolté que 10% du suffrage.

BLEDSON MATHIEU