Fête nationale du 7 août: Une commémoration sous le signe du rassemblement des Ivoiriens

Fête nationale du 7 août: Une commémoration sous le signe du rassemblement des Ivoiriens

Mercredi 7 Août, la Côte d’Ivoire indépendante aura 59 ans. Les Ivoiriens auront droit à un grand défilé militaire qui se déroulera sur le Boulevard Giscard d’Estaing dans la commune historique de Treichville. Ce sera la deuxième fois d’affilée que la célébration se déroule en dehors du Palais de la Présidence de la République. Ce format de la fête avait été interrompu pendant 38 ans, avant de reprendre l’année dernière. Et comme l’année dernière, cette festivité devrait être un grand moment de rassemblement et de fierté.

L’habituelle adresse à la nation du Chef de l’Etat est attendue, elle, ce soir. C’est toujours une occasion, pour lui, de renouveler le pacte social qui le lie aux Ivoiriens.

À ce sujet, Alassane Ouattara a pris, l’année dernière, la décision historique d’amnistier 800 détenus poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010. Des condamnations pour des infractions contre la sûreté de l’Etat commises après le 21 mai 2011, date de sa prestation de serment comme Président de la République, furent effacées. Ce fut l’un des temps forts de son adresse à la Nation. D’autant que parmi les bénéficiaires de cette clémence offerte par la Nation, figuraient de hauts dignitaires de l’ancien régime. Notamment l’ex-première dame Simone Ehivet Gbagbo, les ex-ministres, Lida Kouassi et Assoa Adou.

Avait été également élargi, Souleymane Kamaraté dit soul to soul, proche collaborateur du président de l’Assemblée nationale d’alors, Guillaume Soro.

Par ce geste de décrispation, le Président ivoirien traduisait en acte, en tant que disciple, l’une des vertus du père de la nation, le président Félix Houphouët-Boigny pour qui il n'y avait pas de sacrifice trop grand pour la paix. Ce 6 Août devrait maintenir le cap de la décrispation et perpétuer la tradition du père fondateur. Ainsi, 3000 détenus devraient être libérés, si l’on en croit les dernières décisions du Conseil des ministres. En 2018, le pardon de la République fut aussi une invite aux Ivoiriens à se pardonner et à s’attacher à vivre ensemble.

Ce fut spécialement une exhortation à la classe politique à quitter les sempiternelles querelles artificielles de chapelles, en vue d’un débat politique plus constructif et apaisé. Sans doute qu’en cette année préélectorale, le numéro un ivoirien renouvèlera l’exercice pédagogique envers les acteurs politiques et les appellera à nouveau à dépassionner les polémiques. Notamment sur la Commission électorale indépendante (Cei). D’autant que la réforme électorale, initiée par le gouvernement, est le fruit d’un consensus enfanté par six mois de discussions avec les parties prenantes. Et qu’elle prend en compte les avis de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples du 18 novembre 2O14. Encore qu’une commission électorale ne fait pas gagner une élection. En témoignent, les victoires des candidats indépendants qui n’en finissent pas de battre des records face à des dinosaures.

A défaut d’obtenir l’unanimisme, le Président ivoirien rassemblera à tout prix. Il marquera aussi sa volonté de faire tourner de plus belle la manivelle de la gouvernance afin de faire descendre à la base les fruits de la forte croissance économique (7.5%).  De la vient qu’il ait décrété cette année, comme l’année du social. La fête de l'indépendance lui offrira l'occasion de revisiter les grandes avancées de cette croisade lancée sur les multiples fronts de la santé, de la formation, de l’eau, de l’électricité, des routes, de l’autonomisation des jeunes et des femmes.

Dans cette marche en avant qu’est le progrès dans un Etat, il en restera toujours des défis. Voire des urgences. L’année dernière, Alassane Ouattara avait, par exemple, déploré la pénurie d’eau dans certaines localités du pays. Depuis, les choses se sont grandement améliorées.

S’il va à la rencontre des aspirations du peuple, par ses déplacements et ses actions, le chef de l’Etat saisit, en retour, toutes les occasions, comme celle que lui offrira la commémoration de la fête nationale, pour fixer dans les consciences, le devoir impératif qu’a chaque citoyen, d’apporter sa pierre à l’édification d’une Côte d’Ivoire nouvelle, plus forte, plus tolérante et plus équitable. Ce qui garantira la stabilité du pays, condition sine qua non au développement, à la prospérité et au bien-être de chacun et de tous.

Tout en appelant à cet « Ivoirien nouveau », le président Ivoirien place sa conviction dans le renouvellement démocratique des générations. Les yeux rivés sur 2020.

Benoit HILI