Droits politiques de la femme/Mme Rachel Gogoua: "Nous revendiquons la parité pour les scrutins de liste"

Droits politiques de la femme/Mme Rachel Gogoua: "Nous revendiquons la parité pour les scrutins de liste"

Le Groupement des organisations féminines pour l'égalité Hommes/Femmes (Gofehf) et Leadafricaines se sont prononcés sur ce projet de loi qui impose, pour les scrutins uninominaux ou de listes, un quota de minimum de 30% de femmes sur le nombre total de femmes candidates présentées. "Si nous apprécions le minimum de 30% pour les scrutins uninominaux, nous revendiquons la parité pour les scrutins de liste", a exigé Mme Rachel Gogoua, présidente du Gofehf.

Mme Rachel Gogoua a indiqué que l'adoption de ce projet de loi est un des acquis après celui de la Constitution du 8 novembre 2016 dont le préambule engage à promouvoir l'égalité homme-femme. Et de préciser que la loi fondamentale consacre trois articles (35, 36 et 37) à cette égalité dans les faits et en droits.

Dans une analyse comparative entre l'avant-projet de loi et le projet adopté en Conseil des ministres, Mme Gogoua a fait remarquer que des mesures proposées par les femmes n'ont pas été prises en compte.

Le premier projet, a-t-elle indiqué, a séparé les scrutins uninominaux et de liste pour lesquels la parité s'appliquait. Tandis que le texte nouveau a mis ensemble les scrutins uninominaux et de liste auxquels s'applique le quota minimum de 30%.

Ce projet de loi du gouvernement parle de "respect d'alternance des sexes de telle sorte que si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la 3è soit de l'autre sexe". Pour les femmes, cette phrase est source d'inégalité. Aussi ont-elles souhaité que cela ne figure pas dans le document final.

En ce qui concerne l'expression "quota minimum", Mme Gogoua a estimé qu'elle est inappropriée et proposé que le mot "quota" soit retiré du texte.

A propos du financement public supplémentaire accordé à tout parti ou groupement politique dont la liste atteint au moins 50% de femmes candidates, lors de ces scrutins, les femmes réunies au sein du Gofehf et de Leadafricaines trouvent cela moins contraignant pour les partis politiques. Elles proposent que pour bénéficier de ce financement supplémentaire, le législateur exige "au moins 50% de femmes élues lors de ces scrutins".

En tout, les femmes ont noté une avancée notable et souligné que cela mérite d'être salué et fêté. C'est d'ailleurs pourquoi Mme Gogoua a tenu à remercier le Chef de l'État, Alassane Ouattara. "Il vient de nous donner plus de sourire en cette journée internationale de la femme''. Aussi a-t-elle salué le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour ce "pas historique".

A noter que Mme Gogoua a tenu à rendre un hommage aux ministres Mariatou Koné et Bakayoko Ly-Ramata pour leur détermination et leur persévérance qui ont abouti à ce projet de loi sur la représentativité des femmes.

Salif D. CHEICKNA
salifou.dabou@fratmat.info.