Dr Geoffroy Kouao: ‘’On assiste à une recomposition du champ politique ivoirien’’

« Le champ politique ivoirien se recompose. Les dernières législatives en Côte d’Ivoire ont montré une volonté des Ivoiriens de rester dans la continuité en donnant la majorité au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) mais aussi ont affirmé leur volonté de faire des retouches en élisant des indépendants, 75 au total », a indiqué Julien-Geoffroy Kouao. C’était à l’occasion des « Jeudis Libéraux », une tribune d’échanges organisée par la Fondation Friedrich Naumann le 26 janvier 2017, au siège de ladite organisation, à Abidjan-Cocody.

L’Union pour la démocratie et la  paix en Côte d’Ivoire (Udpci) devient de plus en plus un parti national car, c’est un candidat Udpci qui était bien parti pour l’emporter à Divo, avant que ces élections ne soient annulées.

L’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci) qui a obtenu trois députés (en pays Baoulé, Bété et Gouro) devient une nouvelle force politique à orientation nationale sur laquelle il faudra désormais compter. Quant au Mouvement des forces d’avenir (Mfa), il a perdu ses trois députés. On enregistre aussi l‘entrée de nouvelles personnalités au parlement, soit 137 entrants sur 253 membres.

La question qui se pose est de savoir si ces nouveaux entrants peuvent apporter une innovation c'est-à-dire, aller hors du cadre partisan car, jusque-là,  les idéologies sont définies par les partis.

Autre chose qu’il convient de souligner, « c’est qu’on est en train d’assister à une nouvelle classe ou groupe informel qu’on appelle ‘’ceux qui ne sont pas intéressés par les élections’’. Ils sont les plus nombreux. La démocratie représentative est  en train d’être remplacée par la démocratie de l’abstention », relève M. Kouao.

C’est pourquoi, il recommande l’éducation politique en montrant l’intérêt des élections au peuple mais aussi en prenant le temps de l’écouter. Car, « les élections permettent de désigner les gouvernants, ceux  qui décident de son avenir. Il convient donc de leur donner notre option et être en éveil permanent pour exercer un contrôle populaire ».

Selon le conférencier, la politique de la chaise vide est une erreur parce que « c’est en étant en action qu’on peut changer les choses », a-t-il conclu.

Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info