Dialogue opposition-gouvernement : Des propositions contenues dans la synthèse

Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan et Bouréima Badini.
Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan et Bouréima Badini.
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Dialogue opposition-gouvernement : Des propositions contenues dans la synthèse

Les discussions entre l’opposition et le gouvernement ont abouti à une esquisse de propositions dont nous déclinons les bonnes parties en exclusivité. Qu’y a-t-il d’aussi concret dans la synthèse du dialogue opposition-gouvernement pour que les deux parties parlent d’ « avancées » et d’ « accords » ?

Que de propositions faites de part et d’autre, selon des sources officielles qui trouvent « prématuré » de parler d’acquis avant même la formalisation des potentielles concessions. Ces propositions consignées dans un rapport de synthèse sont à soumettre au président de la République, si ce n’était pas déjà fait. « Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur me feront le point demain (hier, ndlr)» , avait indiqué le chef de l’Etat à son retour d’Ethiopie, mardi. Deux semaines de discussions ont permis de répertorier des points « encore discutables ». Ils sont « successibles » de faire l’objet d’un accord minimal dans la perspective d’ « élections inclusives ». En plus de l’inviter à prendre une part effective aux municipales couplées aux régionales, le gouvernement ouvre la porte du Conseil économique et social (Ces) à l’opposition. Sans oublier qu’il offre à l’opposition membre du Cadre permanent de dialogue (Cpd) trois sièges au sein de la Commission électorale indépendante (Cei). Il est bon de rappeler que l’Union démocratique et citoyenne (Udcy), membre du Cdp est titulaire de deux postes à la Cei. Ce qui porte à cinq les sièges dont bénéficierait l’opposition ‘’modérée‘’ si un accord était conclu dans sens.

Pour sa part, le Front populaire ivoirien (Fpi), lui aussi détenteur de deux postes à la Cei, s’est vu proposer un fauteuil de plus. Au total, huit représentants de l’opposition sont invités à intégrer la ‘’maison des élections‘’. Au titre du financement des partis politiques, deux rubriques ont été abordées. Il s’agit d’abord de l’ «aide exceptionnelle» sollicitée par les interlocuteurs du gouvernement et du « financement de la relance » de leurs activités. Les autorités proposent 40 millions Fcfa par parti politique à raison de 20 millions Fcfa par rubrique. De mêmes sources, les discussions ont essentiellement porté sur les élections. « Parlant de gouvernement, cet aspect n’a pas été abordé. Les débats ont tourné autour de la normalisation de la vie politique avec un accent sur des élections inclusives», argumente-t-on. En face, des objections invitent les autorités à revoir les offres. Les politiques du Cpd attendent 100 millions Fcfa, tant ils ont souhaité relancer leurs activités à hauteur de 50 millions Fcfa et financer leurs candidats à 50 millions Fcfa. Mais, le seul Fpi réclame 800 millions Fcfa. Dans ses calculs, atteste un frontiste, il se dit qu’il faut poursuivre le financement ordinaire et légal des partis politiques ; financement au titre duquel il recevait cette somme. Mais les frontistes ne sont pas parvenus à convaincre de la nécessité de poursuivre ce financement. En réalité, ils expliquent que la situation «n’est pas normale» c’est pourquoi le gouvernement se soucie de la normalisation. Pour eux, tant que la situation est telle qu’ils la conçoivent, le gouvernement devrait maintenir le financement décidé en temps de crise, sous le régime de la ‘’Réfondation‘’. Les autorités, elles, battent en brêche cet argumentaire et maintiennent qu’elles peuvent leur verser le même montant proposé aux autres. Tous rejettent cependant l’offre d’entrer au Ces, justifiant que cette institution est légitimement ouverte à l’opposition. Réaffirmant donc son droit au Ces, elle a plutôt fait front pour la «recomposition équilibrée» de la Cei. Or, les ‘’modérés‘’ réclament huit postes là où le Fpi en attend quatre. Toute chose qui n’agrée pas leurs interlocuteurs selon lesquels le changement souhaité impose un autre reformatage de la structure, le report des élections à une date lointaine. En somme, ils refusent de renouer implicitement avec des réglages de période de crise.