Dialogue Bédié-Ouattara: La difficile mission des chefs traditionnels du "Grand sud"

Dialogue Bédié-Ouattara: La difficile mission des chefs traditionnels du "Grand sud"

En recevant les chefs traditionnels du « Grand sud » issus des régions des Lagunes, des Grands ponts et du Sud-comoé le 30 avril 2019, à Daoukro, l’on a pu s’apercevoir que le mal est profond. Cependant comme l’a dit le ministre-gouverneur Robert Beugré Mambé, « aucun sacrifice n’est plus grand pour la paix, le dialogue et la cohésion sociale ». Engagé dans cette difficile mission, M. Mambé est allé jusqu’à « supplier » le président Bédié de renouer le dialogue avec Alassane Ouattara au nom de la stabilité, de la paix et de la cohésion sociale.

Aussi le président Bédié n’a pas manqué de saisir cette opportunité pour inviter les chefs Atchans à s’engager à faire revenir son collaborateur Akossi Bendjo au nom de la cohésion sociale.

Au président Bédié, ces chefs, qui avaient auparavant rencontré le Chef de l’Etat, ont reconnu les humiliations subies et les sacrifices consentis depuis le coup d’Etat de décembre 1999. Et de lui demander de renouer, au nom de la paix, le dialogue avec le Président Ouattara.

« Nous sommes venus partager les craintes de nos populations. Si rien n'est fait pour éteindre le feu, il va se propager pour annuler tout ce que vous avez fait », a indiqué le porte-parole de la délégation, Nana Agoudou Faustin, Chef d’Akeikoi.

Pour sa part, le président Bédié dira: « J’ose espérer que ces sacrifices, tels qu’évoqués par votre porte-parole, ont été portés à la connaissance du Président Alassane Ouattara, lors de l’audience qu’il vous a accordée le 23 avril dernier. Si tel est le cas, je salue votre initiative allant dans le sens de la recherche de la préservation et de la sauvegarde d’une paix durable dans notre pays. »

Les chefs traditionnels au sortir de cette rencontre avec le président Bédié ont laissé entendre qu’il y a de l’espoir quant à la reprise du dialogue entre les deux personnalités. Cependant, faut-il le souligner, l’homme reste d’une grande prudence. « Pendant que, par votre médiation, vous me demandez d’amorcer le dialogue avec le Président de la République, que constatons-nous à travers les actes posés en face par les tenants du pouvoir d’Etat. Ils affirment, sans ambages, qu’il n’y a pas de salut en dehors du parti unifié RHDP », s’est-il indigné.

Ce fut l’occasion pour le président Bédié de préciser que les échanges fraternels entre lui et son jeune frère Alassane Ouattara n’ont jamais été rompu. Il en veut pour preuve les coups de fils  qu’ils se donnent pour prendre les nouvelles l’un de l’autre. La rupture réside dans la gestion des affaires de l’Etat, puisque M. Bédié reconnaît qu’à ce niveau, il n’est plus consulté par son «  jeune frère ».

Cette rencontre fut l’occasion pour le président Bédié de révéler qu’au dernier virage de la présidentielle 2020, il entend réunir tous les chefs traditionnels de la Côte d’Ivoire à Yamoussoukro pour des échanges.

Salif D. CHEICKNA
salifou.dabou@fratmat.info