Crises intercommunautaires : Les solutions de la société civile

Crises intercommunautaires : Les solutions de la société civile

Crises intercommunautaires : Les solutions de la société civile

Les conflits de succession à la chefferie ; les conflits agriculteurs-éleveurs ; les litiges fonciers et les conflits inter-religieux sont les principales sources de division et d’affrontement intercommunautaires en Côte d’Ivoire.

C’est ce qui ressort des résultats d’un projet intitulé « Promouvoir la participation inclusive de la société civile ivoirienne au processus de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale par la participation citoyenne au processus démocratique en Côte d’Ivoire » initié par la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), en collaboration avec l’Ong Concordis international, avec l’appui financier de l’Union européenne.

Au cours de la cérémonie de restitution des résultats de ce projet qui s’est tenu à Angré, dans la commune de Cocody, le chef de projet Cohésion sociale, Alida Tano, a indiqué que les litiges fonciers et les conflits agriculteurs/éleveurs sont les plus récurrents en Côte d’Ivoire. « Ce sont ces deux conflits qui font couler plus de sang », a-t-elle affirmé.

Selon elle, le projet qui a duré 24 mois a permis aux coordonnateurs et autres facilitateurs de sillonner 4 régions de la Côte d’Ivoire. A savoir le Gbêkê, le Gontougo, le Poro et le Guémon. Comme solutions face aux litiges fonciers, elle a proposé, entre autres, la formation des populations aux techniques modernes d’agriculture ; la simplification et la réduction du coût de l’immatriculation des terres ; la vulgarisation des textes de loi régissant le foncier rural ; la mise en place et la redynamisation des comités villageois inclusifs pouvant enquêter sur la propriété de la terre avant tout achat. En ce qui concerne le conflit  agriculteurs-éleveurs, dira-t-elle, « il faut former les éleveurs et les agriculteurs aux techniques modernes d’élevage et d’agriculture ; réactualiser et/ou réactiver les couloirs de transhumance ; vulgariser les textes de loi régissant les activités agropastorales et le foncier rural ; dynamiser les comités villageois inclusifs ».

Pour sa part, la coordonnatrice nationale de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), Hélène Gnionsahé, a souligné que l’objectif de sa structure en initiant ce projet est de reculer les limites de l’intolérance, du repli identitaire, du régionalisme et tous les avatars socioculturels qui sont un frein à l’unité nationale. « La problématique de la cohésion sociale étant la question fondamentale d’une société divisée et désireuse de se forger un avenir plus harmonieux, malgré ses contradictions, ses douleurs et ses frustrations, ne pouvait laisser la Csci indifférente », a-t-elle affirmé.

Abondant dans son sens, Hélène Calame, programme Manager de Concordis international, a déclaré que la cohésion sociale de la société ivoirienne est à l’épreuve. « Il est donc urgent d’encourager et de promouvoir la pratique du dialogue et de la médiation », a-t-elle poursuivi. Audrey Rochelemagne, chargée d’aide et de coopération internationale de l’Union européenne a, quant à elle, fait savoir que ce projet a coûté 300 000 euros à l’Union européenne. Ajoutant qu’il est nécessaire d’encourager les initiatives en faveur de la paix, du dialogue, de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. « La société civile a un rôle primordial dans le processus de développement de bonne gouvernance et de croissance économique. Elle est incontournable », a-t-elle insisté.


CASIMIR DJEZOU