Conflit foncier dans le Cavally: Les mesures de l’État pour ramener définitivement le calme

Conflit foncier dans le Cavally: Les mesures de l’État pour ramener définitivement le calme

Le gouvernement  entend apporter des solutions pour juguler une bonne fois pour toutes, le conflit foncier dans la région du Cavally. Ainsi, au cours de sa région d’hier, présidée par le Président de la République, Alassane Ouattara, au Palais présidentiel, le Conseil des ministres a pris plusieurs mesures pour stabiliser définitivement la situation.

Notamment,  l’expulsion des occupants des emprises de toutes les forêts classées du pays, spécialement celle de Goin-Débé, la mise en œuvre immédiate avec le concours de l’Ong IDH, d’une opération d’identification et de recensement des occupants de la  forêt classée de Goin-Débé avec la levée des occupations, le renforcement et le déploiement des forces de sécurité dans la région du Cavally (ces forces seront portées à 1000 éléments pour une première durée de trois mois).

Il s’agit ensuite de la conduite d’une vaste opération de désarmement et de sécurisation dans la région du Cavally. Et enfin, de la poursuite des enquêtes sur les faits de criminalité qui ont été enregistrés jusqu’à maintenant (notons qu’il y a déjà 7 arrestations). Le coût de ces mesures est évalué à environ un milliard de FCfa.

Le porte-parole du gouvernement a insisté sur le fait qu’il n’est guère prévu de plan de déclassement de la forêt de Goin-Débé. En clair, cette forêt demeure toujours  une forêt classée. Donc toujours propriété de l’Etat de Côte d’Ivoire.  Bruno Koné Nabagné a rappelé que la situation  dans la région s’est stabilisée  grâce aux multiples    actions de réconciliation, de sensibilisation menées sur le terrain, tant par les autorités administratives que par  les élus et cadres des régions concernées (Guémon, Cavally et Grand Centre).

« Le gouvernement, pour sa part, a dépêché plusieurs missions en vue d’apporter assistance aux victimes  avec des distributions de vivres, de non-vivres… De même que  les forces de défense et de sécurité ont été  fortement déployées  pour ramener le calme et la sérénité », note le porte-parole.

Intégration de 1800 agents à la Fonction publique

Le Conseil des ministres a aussi adopté une communication relative à l’intégration d’agents journaliers à la Fonction publique par voie de concours exceptionnels.  Ceci  dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement à l’occasion du dialogue social.  Ainsi,  le Conseil a décidé de régler définitivement  la question des agents journaliers à la Fonction publique en organisant deux concours exceptionnels en 2017 et 2018 pour recruter 1800 agents.

Le premier concours aura lieu avant fin 2017 en vue de recruter 900 agents  dans les emplois réguliers de la Fonction publique. Le second concours aura lieu en 2018. A ce niveau, 900 agents seront également recrutés. Le Conseil a demandé au ministère  de la Fonction publique  et aux autres ministères  concernés de mettre en place une commission pour examiner les dossiers de candidature et de proposer des emplois selon les niveaux  et les qualifications des agents concernés.

3300 jeunes à réinsérer

Dans ses délibérations, Le Conseil a également  adopté une communication relative au projet de réinsertion de 3300 jeunes dans le secteur avicole. En effet,  ce projet vise principalement la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, la professionnalisation du secteur avicole et la lutte contre le chômage des jeunes et l’insécurité alimentaire vers  une meilleure réinsertion  des jeunes dans ce secteur avicole.

« Il s’agit d’insérer à terme 3300 jeunes issus des 31 régions du pays et des districts de Yamoussoukro et Abidjan. Une phase pilote  se fera dans 8 régions (Poro, Gbêkè, Gontougou…), d’une durée d’un an  à  l’issue de laquelle, le projet sera mis en œuvre dans les autres régions du pays », note le porte-parole. Il faut indiquer qu’il y aura l’installation de 450 Pme agricoles, 320 kiosques de vente agricole et 45 centres agréés spécialisés dans l’encadrement agricole.

Le Conseil a parlé aussi d’une opération de rapatriement des Ivoiriens en détresse en  Libye. Elle concerne 595 personnes  qui sont aujourd’hui en situation difficile en Libye. Le gouvernement en collaboration avec l’Organisation internationale de la migration (OIM) a mis en place un programme pour une évacuation humanitaire par vagues  successives. Le premier vol  en provenance de Libye  vers Abidjan était d’ailleurs  prévu le 14 novembre dernier.

Pour terminer, Bruno Nabagné a tenu à faire une précision sur le nombre de personnes qui composent la délégation ivoirienne à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (Cop 23) à Bonn. Il a précisé que cette délégation était composée de 178 personnes représentant des ministères techniques, des collectivités territoriales, du secteur privé (20 personnes) et des Ong.

En somme, pour le porte-parole, les informations véhiculées sur les réseaux sociaux faisant allusion à une délégation composée de 300 personnes sont fausses.

BROU PRESTHONE