Centrafrique: Le gouvernement sort 160 Ivoiriens des tueries

Les autorités ivoiriennes à l'arrivée des Ivoiriens vivant en Centrafrique
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Centrafrique: Le gouvernement sort 160 Ivoiriens des tueries

Centrafrique: Le gouvernement sort 160 Ivoiriens des tueries

Les violences qui ont cours en Centrafrique et qui ont fait deux  tués parmi les ivoiriens ont amené le gouvernement à organiser, depuis hier, le rapatriement de 160 compatriotes par un vol spécial.

 

Heureux et soulagés. Ce sont les sentiments qui animent les 160 Ivoiriens qui se sont massés depuis deux jours pour certains et trois pour d’autres, à l’aéroport international Bangui-M’poko de Bangui, la capitale centrafricaine. Depuis des jours, confient-ils, les atrocités sont innommables. Le gouvernement ivoirien, alerté, a donc affrété un avion et dépêché Dosso Adama, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun pour les ramener au bercail Lorsque l’émissaire du gouvernement fait son entrée dans la salle d’attente où sont massés ses compatriotes, ce sont des cris de joie qui l’accueillent. La fatigue, la peur et l’angoisse se lisent sur les visages composés en majeure partie de femmes et d’enfants.

 

Kouassi Ledjou, restauratrice, explique comment la mort rôde partout à Bangui. ‘’On découpe les gens comme de la viande.  Ce sont des pillages systématiques. Nous avons tout perdu.’’ A côté d’elle, Ello Honorée, couturière, ajoute qu’un obus est tombé dans sa cour et a consumé sa maison quand sa voisine a été consumée par le feu occasionné par cet obus. A l’en croire, du fait des violences, beaucoup d’Ivoiriens sont bloqués  chez eux et d’autres ont fui dans les campagnes.

 

Deux autres ont été tués, toujours selon leurs témoignages. Il s’agit de Dago Séri et Youssouf Traoré.

Dès que l’ambassadeur Dosso salue ses compatriotes et transmet les salutations du Président ivoirien, les visages retrouvent un peu d’éclat et commence aussitôt l’embarquement.  Il faut quitter la ville avant la tombée de la nuit pour éviter le couvre-feu. Les premiers sont les femmes (surtout âgées) et les enfants. Suivent les hommes. Tous sont munis d’un billet d’embarquement. Seuls 117  pourront quitter Bangui, eu égard à la capacité de l’avion. Les autres suivront aujourd’hui, a promis Dosso Adama.

 

Koné Mamadou, président des réfugiés remercie le chef de l’Etat  Alassane Ouattara, car dit-il, ‘’nous sommes heureux que nos autorités pensent à nous’’. Son souhait est que le gouvernement ouvre à Bangui un consulat à défaut d’une ambassade, pour leur rendre la vie moins pénible. ‘’Pour un passeport, nous sommes obligés d’aller à Abidjan’’, confie-t-il.

 

Selon l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun, Dosso Adama, c’est depuis le 5 décembre, quand la situation a dégénéré dans ce pays, qu’il a pris attache avec les autorités centrafricaines et l’ambassade de France en vue de l’évacuation des Ivoiriens. La tâche fut d’autant plus ardue que depuis les années 1970, la Centrafrique n’abrite  ni ambassade ni consulat pour la Côte d’Ivoire.

Dosso Adama confie que le ministre d’Etat, Charles Diby  Koffi des Affaires étrangères entend y remédier en rattachant la Centrafrique à l’ambassade du Cameroun.

 

SYLVAIN NAMOYA , envoyé spécial à Bangui (Centrafrique)