Cedeao: ''Donner un peu aujourd’hui pour recevoir beaucoup plus demain'', selon Ouattara

Ouverte le 17 juillet dernier, c’est à 13h 33 min, heure locale, que le président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara, a annoncé la clôture de la 43è session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement.

« Il nous faut poursuivre sur la voie de la solidarité et du renforcement de notre marché commun afin de compter parmi les plus grands ensembles économiques mondiaux ». Cette parole forte du Président de la République de Côte d’Ivoire, a été, selon des participants au sommet, l'idée principale qui a guidé les travaux de cette 43è session.

Il s’est dit « heureux de constater que les discussions sur le tarif extérieur commun et la conclusion de partenariats économiques avec l’Union européenne sont bien engagées ». Et de soutenir: « leur conclusion va démontrer notre sens du compromis et notre volonté de consolider notre organisation dans l’intérêt de nos concitoyens ». Mais le Président Ouattara dit appréhender "les sacrifices". Appréhension notée lors des échanges, à l’en croire. C’est pourquoi, il prévient: « il s’agit de questions difficiles, j’en conviens. Ce qui exige une bonne implication des Chefs d’État eux-mêmes pour le bien-être de leurs populations ».

Comme pour mettre ses homologues face à leur responsabilité historique, le Chef de l’État ivoirien déclare: « les décisions qui requièrent son renforcement et sa solidité vont tester notre foi en la solidarité ».Car au bout de l’effort, il y a la récompense. « Il s’agit pour chaque pays de donner un peu aujourd’hui pour recevoir beaucoup plus demain », conseille-t-il.

Rassuré de l’engagement de chaque membre de la conférence à jouer sa partition, il a informé avoir donné son accord pour un sommet extraordinaire de la Cedeao à Dakar (Sénégal) en octobre prochain. Un sommet qui sera consacré au renforcement de l’intégration ouest-africaine.

Abordant le règlement des crises au Mali et en Guinée-Bissau, le Président se dit rassuré après avoir écouté Dioncounda Traoré, Président par intérim du Mali et Shérifou Namadjo, Président par intérim de la Guinée-Bissau. Il est, en effet, arrivé à la conclusion qu’il n’y a plus de doute et que les élections présidentielles seront tenues aux dates indiquées. De ce fait, il a félicité la classe politique malienne et l’a invitée au patriotisme afin de respecter les résultats des urnes. Il est convaincu que ce sont les élections de juillet prochain qui permettront de tourner la page de la crise malienne.

Quant à la Guinée-Bissau, le N°1 ivoirien a instruit  le Groupe de contact sur la Guinée-Bissau, présidé par Goodluck Jonathan, Président du Nigéria, à se réunir rapidement afin de solliciter la communauté internationale pour le financement du processus électoral et à lever les sanctions qui frappent ce pays. Il n’a pas manqué de traduire « toute la reconnaissance de la sous-région » aux Présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso et Jonathan Goodluck, médiateurs dans la crise malienne et Alpha Condé, médiateur dans la crise en  Guinée-Bissau pour tous les efforts consentis.

SYLVAIN NAMOYA

Envoyé spécial à Abuja (Nigéria)