CDVR: Charles Konan Banny remet le rapport au Président Alassane Ouattara

Charles Konan Banny, président de la CDVR
Charles Konan Banny, président de la CDVR
Charles Konan Banny, pru00e9sident de la CDVR

CDVR: Charles Konan Banny remet le rapport au Président Alassane Ouattara

CDVR: Charles Konan Banny remet le rapport au Président Alassane Ouattara

Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny, accompagné de plusieurs membres de ladite commission, a procédé, ce jeudi 21 novembre, à la remise officielle du rapport de sa structure au Chef de l’État. Après deux ans d’exercice, cette commission, selon son président, a rencontré plusieurs difficultés et a fait également des propositions pour la poursuite de l’effort de réconciliation.

Selon ce rapport, les absences d’accords préalables entre les partis, les tensions liées aux attaques suivies d’arrestations alors que la Cdvr s'efforçait à encourager tous les Ivoiriens à aller vers la paix, l’impression d’une partie de la population de vivre une justice sélective, la réticence de certains acteurs à s’engager résolument dans le processus de la réconciliation, sont autant de difficultés que l'organisation a connues durant son fonctionnement.

Toutefois, Charles Konan Banny a indiqué que sa structure a pu identifier les causes profondes de la crise même si cela n’a pas été fait de façon exhaustive. Fort de cela, la commission qu’il pilotait, a pu faire des recommandations même si certaines, a-t-il constaté, sont déjà en cours de résolution. « La commission recommande de rendre effective l’application de la loi foncière de 1998, de gérer la question foncière liée aux phénomènes migratoires, de renforcer l’autorité des chefs traditionnels dans la gestion du foncier, de promouvoir les échanges socioculturels inter et intra ethniques pour une meilleure intégration sociale, de reprendre le recensement général de la population en vue d’une meilleure planification et de reconstituer et fiabiliser les registres d’État civil. »

La Cdvr propose également une lutte contre l’injustice, les inégalités, le tribalisme, le népotisme, l’exclusion et la haine sous toutes leurs formes, de prendre en compte le genre dans l’élaboration de la politique de développement, de développer la politique d’alphabétisation et le renforcement des capacités des femmes en vue de favoriser leur indépendance financière, de mettre en œuvre une politique qui favorise également la parité au niveau des postes de nomination et des postes électifs au sein des institutions de l’État, d’élaborer et de mettre en œuvre une politique nationale de protection sociale, de réduire les inégalités au niveau du développement  et de promouvoir l’auto-emploi.

En plus de ces recommandations, la structure a indiqué qu’au titre de l’éducation à la paix, au dialogue et à la coexistence pacifique, il faut bâtir une armée attachée aux valeurs d’intégrité, doter les forces armées et de sécurité de moyens appropriés et de les rendre efficaces dans leur mission de protection et de sécurité des populations. Il faut favoriser les relations entre ces derniers et les populations par l’organisation de journées portes ouvertes, accélérer le désarmement et la réinsertion des ex-combattants, former les forces armées aux droits humains et à la culture de la paix, intensifier la sensibilisation des journalistes au respect de la déontologie et engager les médias dans l’éducation civique et morale.

Le Président de la République, remerciant la commission pour le travail abattu, a indiqué que le gouvernement analysera ce rapport  et échangera de façon plus approfondie avec la Commission dialogue, vérité et réconciliation.


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