Burkina Faso/Attaque de Ouagadougou: Qui est le cerveau Iyad Ag Ghali ?

Il est le cerveau de la double attaque meurtrière de vendredi dernier à l’ambassade de France et l’état-major général des armées du Burkina Faso. Iyad Ag Ghali, né en 1958 à Boghassa, au Mali, est l’un des terroristes les plus dangereux.

Tantôt chef de guerre touareg malien, tantôt rebelle donc aux revendications politiques, celui qui dirige aujourd’hui la plus grande organisation terroriste au Nord du Mali a le double avantage de connaître les capitales du Mali, Niger et Ouagadougou et aussi d’être un soldat ayant à son actif de difficiles théâtres de guerre.

Premières armes dans l’armée malienne puis les troupes de Kadhafi

Il fait ses premières armes dans l’armée malienne dans les années 1970. Puis, il rejoint la Libye où il intègre les troupes du Colonel Kadhafi. Il combat au Liban et au Tchad avant de regagner le Mali où il déclenche la rébellion touarègue de 1990-1996. Il fonde et dirige le Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MpLA), puis le Mouvement populaire de l’Azawad (MpA) avant de signer la paix en 1992 et de rallier l’état malien.

Il joue un rôle prépondérant dans les négociations pour la sortie de crise au Mali et, à ce titre, circule librement dans quelques capitales de la sous-région. Il joue à merveille l’étiquette du rebelle repenti. Il voyage et est appelé à plusieurs reprises pour négocier la libération d’otages occidentaux détenus par les djihadistes.

À la fin des années 1990, il commence à se tourner vers l’islamisme. début 2012, Ag Ghali fonde, avec l’aide de soldats libyens en déroute après la mort de Mouammar Kadhafi, le groupe Ansar dine, les « défenseurs de la religion ».

En 2017, il prend la tête du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin

Initialement, le mouvement ne revendique que 300 hommes, mais rapidement, de nombreux combattants rejoignent Iyad Ag Ghali, attirés par le charisme du chef rebelle, et en quelques mois Ansar dine devient le plus important groupe rebelle du nord du Mali.

Ansar dine adopte une ligne ouvertement salafiste, étroitement lié à Al-Qaida au Maghreb islamique, et contrairement au MNLA qui revendique l’indépendance de l’Azawad, Iyad Ag Ghali s’oppose à toute partition du Mali et affirme que l’objectif de son groupe est d’établir une République islamique au Mali et d’instaurer la charia dans tout le pays.

En 2017, il prend la tête du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, né de la fusion de la plupart des groupes djihadistes maliens. Ce groupe a revendiqué l’attaque de Kidal qui a tué 5 soldats nigériens et la double attaque du 2 mars 2018 à Ouagadougou qui a fait 8 morts parmi les forces de défense et de sécurité burkinabè. Iyad Ag

Ghali est aujourd’hui un dangereux terroriste contre qui la France mène la guerre sans la moindre négociation, selon le président Emmanuel Macron. Aujourd’hui, son organisation est l’ennemi numéro un.

BLEDSON MATHIEU