Bouaké: Les ex-mutins demandent pardon aux populations

Bouaké: Les ex-mutins demandent pardon aux populations

Bouaké: Les ex-mutins demandent pardon aux populations

Les ex-mutins ont demandé pardon aux populations de Bouaké ce mercredi 25 janvier 2017, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée au palais du carnaval de Bouaké. On se rappelle que dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 janvier 2017, certains éléments des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) qui se sont soulevés pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, avaient semé le désordre à Bouaké.

Reconnaissant que leurs actes ont causé d’énormes désagréments à la population, mais aussi à l’économie du pays, le sergent Yacouba Diallo, porte-parole des soldats mutins, a tenu à faire leur mea-culpa. « Je me présente en face de vous pour me confondre en excuses et demander du très profond de mon cœur pardon pour le manquement à la discipline militaire, au non-respect du droit d’autrui et ainsi qu’aux dégâts incalculables causés aux nationaux et non nationaux », a-t-il reconnu.

C’est pourquoi, il a pris l’engagement aux noms de tous ses frères d’armes de se mettre aux ordres de leurs hiérarchies et d’intégrer en eux les grands principes qui fondent les armées, à savoir la discipline, le respect, l’éthique, l’obéissance, l’honneur,  le respect d’autrui et de soi. Cet engagement ferme, le sergent Yacouba Diallo l’a pris en présence du nouveau commandant de la 3è région militaire, le colonel Léon Kouamé N’Goran et des commandants de la 3è légion de gendarmerie et du 3è bataillon d’infanterie militaire.

Aux noms des chefs traditionnels et coutumiers, des religieux et de l’ensemble de la population, le 5è vice-président du Conseil régional de Gbêkê, Norbert Djè, le 2è adjoint au maire, Hamadou Bamba et l’imam central de la grande mosquée de Bouaké, Badjawari Touré ont dit, tour à tour, accepter cette demande de pardon ‘’de leurs enfants et frères’’ soldats des Faci.

Les soldats « ont demandé pardon, le représentant de la population a accepté, l’imam (au nom des religieux) a béni, donc tout est terminé. En ce qui me concerne, je prends acte de ce qui s’est passé ici ce matin et je me ferai fort de rendre fidèlement compte à divers niveau de ma hiérarchie », a promis, pour sa part, le préfet de région, préfet du département de Bouaké, Konin Aka. Avant de conclure: « Il faut que cette demande de pardon soit sincère et également que cette acceptation soit aussi sincère pour ne pas que demain, on se retrouve encore ici ».

Pour Soumaila Doumbia, coordonnateur de la plate-forme de la société civile pour la paix et la démocratie, par ailleurs incitateur de cette cérémonie, « cette rencontre marque le début de la mise en place d’un cadre de concertations et d’échanges entre la population civile et son armée ».

CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL